Evacuation jardin Pend'Arts
© Tim Douet

Il n'y aura pas de parking à la place du jardin des "Pendarts"

La police est intervenue ce mardi matin pour interdire une nouvelle fois l'accès au jardin occupé des pentes de la Croix-Rousse. Pendant l'évacuation, un document affirmant qu'un parking serait construit à la place du jardin a circulé. Selon nos informations, ce document serait un acte réglementaire qui n'impose pas la création d'un parking.

Evacuation du jardin Pend'Arts, mardi 2 juin 2015

© Tim Douet
Evacuation jardin Pend'Arts, mardi 2 juin 2015

Ce mardi matin, alors que les occupants étaient reconduits à la sortie, un document mentionnant la création d'un parking à la place du jardin a circulé. Ce document serait un extrait du PLU (Plan local d'urbanisme), qui prévoirait la possibilité de construction d'un parking au 33 de la rue Bon Pasteur.

Selon nos informations, s'il y aurait bien eu un projet de construction de parking à cet emplacement il y a plus de dix ans, ce projet a été abandonné pour des raisons techniques de constructibilité des sols.

Le document en question serait plus récent. En effet, il s'agirait d'un acte réglementaire qui n'impose pas obligatoirement la création d'un parking. L'acte d'acquisition du terrain par la ville de Lyon s’est fait dans le cadre d'un emplacement réservé pour stationnement. Cet emplacement réservé, figure dans le PLU comme un espace vert et espace de stationnement. Cet acte est une procédure réglementaire, qui ne veut pas dire qu'un parking sera construit. Il pourra s'agir d'un jardin, d'un logement ou autres.

Le service presse de la ville nous a confirmés que la commission des Balmes a déclaré qu'il y avait un problème de sécurité sur la parcelle, à cause des sous-sols et des galeries présentes sous le terrain. "Le terrain n'est pas solidifié. La ville étant propriétaire du terrain, elle ne peut pas prendre de risques concernant la sécurité des personnes qui l'occupent. Ce terrain n'est pas utilisable, tant que des travaux de remise aux normes ne sont pas faits. Ils ne sont pas à l'ordre du jour et coûteraient très chers. En l'état actuel des choses, il n’est utilisable ni pour un jardin, ni pour un parking, ni pour autre chose."

Le jardin évacué "seulement pour des raisons de sécurité".

Le document du PLU qui a circulé ce matin

@DR
Le document du PLU qui a circulé ce matin

Depuis fin février, ceux que l'on appelle les "Pendarts", cultivent ce jardin, malgré l'interdiction de la ville de Lyon. Ils avaient déjà été expulsés pour des raisons de sécurité le 17 avril dernier, avant de se réinstaller le 1er mai suivant. Ce "jardin pirate" a été créé en février dernier, sans l'accord de la municipalité, sur une ancienne friche appartenant à la ville. Le collectif "La Ruche", à l'origine du jardin, connaît de nombreuses délicatesses avec la municipalité depuis plus d'un an, lorsque cette association a investi une maison vide sur la parcelle du 33 rue du Bon Pasteur, acquise en 2012 par la ville de Lyon.

Une expérience éphémère, puisqu'un arrêté municipal a interdit très vite l'occupation de la maison. C'est à ce moment-là que les membres de "La Ruche" décident d'occuper la friche en face de cette maison, et d'y installer un jardin en pleine ville.

La ville soutient tout de même les jardins partagés.

Depuis une décennie, de nombreux jardins fleurissent dans la ville de Lyon. 43 ont d’ailleurs signé la récente charte des jardins partagés. Le site Rue89Lyon a rapporté les propos de Dounia Besson, adjointe au maire à l’économie sociale et solidaire : "Les jardins partagés sont un important outil. Pour moi, il est important qu’ils partent du territoire, qu’ils soient des initiatives citoyennes. Les services municipaux réalisent les études, en termes de pollution et de sécurité. Viennent alors d’éventuels travaux. Puis les conventions sont établies, avec une remise des clés officielle". Des propos positifs sur ces nouveaux espaces verts urbains et collectifs, qui ne s'appliquent pas, en l'état actuel des choses, au jardin de la rue Bon Pasteur.

Dans ce contexte, le service presse de la mairie a par ailleurs réaffirmé son soutien à ce type d'initiative : "La ville a créé, partout où c'était possible, les conditions pour faire des jardins partagés dans de bonnes conditions. Il n'y a pas du tout de rejet de cette idée-là. Mais il faut que ce soit fait dans de bonnes conditions. La ville soutient et subventionne ces projets, mais quand les terrains ne sont pas sécurisés et adaptés, ce n'est pas possible."

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