Le tribunal de commerce de Lyon a condamné Gary Klesch à céder la filière avale de Kem One aux nouveaux repreneurs à la rentrée, comme il s’y était engagé en décembre dernier.
On ne compte plus les rebondissements et les tours et détours dans l’affaire Kem One. Vendredi 1er août, le tribunal de commerce de Lyon a ordonné à l’américain Gary Klesch d’amorcer d’ici septembre la cession de la filière avale du groupe lyonnais, comme il s’y était engagé à la barre en décembre dernier.
L’ancienne filiale vinylique d’Arkéma, placée en redressement judiciaire, avait en effet été reprise par l’industriel français Alain de Krassny et le fonds d’investissement américain OpenGate Capital, dans le dernier mois de 2013.
Si cette reprise ne concernait que la filière amont (fabrication vinyle et PVC), le financier américain Gary Klesch avait promis de céder la partie avale (fabrication de tubes), pour l’euro symbolique. Mais depuis décembre et malgré de nombreuses sollicitations des syndicats et des nouveaux repreneurs, Gary Klesch n’avait pas tenu sa promesse. Alain de Krassny avait alors lancé une procédure.
Le jugement rendu le 1er août lui donne donc raison. Gary Klesch doit notamment amorcer les consultations avec les représentants du personnel de l’aval d’ici le 15 septembre, sous peine de payer 30.000 euros d’astreinte par jour de retard. Un mandataire a également été désigné pour veiller au bon avancement de la cession.
Carenco menace de "se fâcher"
Début juillet, Jérôme Guillemin, représentant CGT chez Kem One affirmait que Gary Klesch profitait de la situation : "Il prend 500 000 euros de management fees (somme payée à une société mère en contrepartie de services administratifs) par mois. Ce qui fait 3 millions d’euros depuis décembre". Le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, lui aussi semblait perdre patience. D’autant qu’il affichait depuis le début quelques doutes au sujet de la bonne volonté du financier américain. " Ce qui m'intéresse, c'est de savoir s’il va céder l'aval (...) Sinon on va se fâcher de nouveau. Je suis prêt à tourner la page, mais il n'a pas intérêt à mentir", avait prophétisé le préfet au moment de la cession de Kem One par Gary Klesh en décembre dernier.
2013 difficile
Kem One sort d’une année 2013 compliquée. L’entreprise qui emploie actuellement 1200 personnes sur 8 sites, a été placée en redressement judiciaire le 27 mars 2013. Avant que le projet de reprise, porté par l’industriel français Alain de Krassny et le fonds d'investissement américain OpenGate Capital, ne soit validé par le tribunal de commerce de Lyon le 20 décembre.