Hôpital St-Luc St-Joseph brûlés 1
© Tim Douet

L’iPad aussi puissant qu’un sédatif chez l’enfant avant une opération

Une équipe des Hospices civils de Lyon a dévoilé lors du Congrès mondial d’anesthésiologie, qui se tient à Hong Kong du 28 août au 2 septembre, les résultats de leur étude : chez l’enfant, l’iPad serait aussi efficace que l’injection d’un sédatif avant une intervention chirurgicale.

Il pèse entre 680 et 730 grammes, mesure 25 cm de diagonale et... est aussi efficace qu’un sédatif chez l’enfant. Une équipe d’anesthésistes des Hospices civils de Lyon à Bron, dirigée par le professeur Dominique Chassard et pilotée par le docteur Mathilde de Queiroz Siqueira, est arrivée à la conclusion que l’iPad avait les mêmes effets que le midazolam, médicament couramment utilisé pour réduire l’anxiété de l’enfant avant une opération chirurgicale. Ils ont présenté leurs résultats lors du Congrès mondial d’anesthésiologie, qui se tient à Hong Kong jusqu’au 2 septembre.

20 minutes de jeux sur iPad avant l’opération

Lors de leur étude, les docteurs lyonnais en anesthésie ont séparé 112 enfants âgés de 4 à 10 ans en deux groupes : le premier a reçu une dose de midazolam et le deuxième a eu accès à 20 minutes de jeux sur tablette électronique avant le début de l’opération.

"On a essayé un ou deux jeux, explique le docteur Mathilde de Queiroz Siqueira. Selon la tranche d’âge de l’enfant, on proposait un échantillon de jeux qui avaient bien fonctionné." Des psychologues indépendants ont mesuré l’anxiété des enfants et des parents à quatre reprises durant la journée de chirurgie ambulatoire. Les infirmières chargées de l’anesthésie ont quant à elles estimé la qualité de l’injection des anesthésiants.

“Les enfants sont déjà bien habitués aux écrans, donc se fixent bien dessus”

Les résultats sont étonnants : l’iPad et le sédatif ont les mêmes effets sur l’anxiété de l’enfant. "Il y a eu globalement peu d’échecs avec l’iPad : le taux d’échec était inférieur à 10%, comme avec les médicaments", affirme le docteur de Queiroz Siqueira. Et ce n’est pas tout : il a aussi été conclu par les infirmières que l’anesthésie s’était mieux déroulée avec le groupe d’enfants qui avait utilisé la tablette.

Pour l’anesthésiste lyonnaise, ces phénomènes sont explicables : "Les enfants sont déjà bien habitués aux écrans, donc se fixent bien dessus. Les médicaments, eux, ont des pics d’action variables : si l’enfant est déphasé avec ce pic quand il arrive au bloc, le médicament ne peut pas produire son effet maximal, donc c’est un échec. Au contraire, parfois le médicament est trop dosé et arrive tard à son pic, ce qui fait que les enfants sont peu réveillés après la chirurgie."

L’impact de la tablette sur l’adulte

L’iPad a même, selon les résultats de l’étude, des effets tranquillisants sur les parents. Pour le docteur, "cela rassure les parents, qui voient leur enfant faire une activité ludique plutôt que de les voir pleurer ou s'agiter". Elle ajoute même que c’est "à essayer chez l’adulte !"

Quelles conséquences les résultats de cette étude pourraient-ils avoir sur la médecine ? "Pour l’instant, ce sont juste des expériences individuelles. Le projet serait d'intégrer les tablettes ou smartphones dans la culture médicale et dans les activités quotidiennes. Les tablettes devraient prendre de plus en plus de place dans les hôpitaux : pour suivre les traitements, faire les checklists, calmer les enfants, faire les consultations, etc."

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