Maintenant que le déclassement des portions de l'A6 et de l'A7 dans l'agglomération lyonnaise est acté, les cyclistes du collectif Valve imaginent déjà une "super piste cyclable" d'une longueur de 16 kilomètres pour rejoindre Lyon de manière propre et sportive.
Les habitants des Monts du lyonnais viendront-ils travailler à Lyon en vélo plutôt qu'en voiture ? "S'il y a les aménagements pour, cela se fera, c'est certain, en particulier car aujourd'hui, les vélos à assistance électrique font fureur auprès des CSP+" indique Fabien Bagnon du collectif Valve. Au regard des premières vues d'artistes diffusées par la Métropole sur le projet de boulevard urbain (photo ci-dessus), une piste cyclable bi-directionnelle est bien présente. Mais cette piste cyclable pourrait-elle s'étendre sur les 16 kilomètres des portions d'autoroute A6 et A7 qui ont été déclassées ? "Dès la sortie du décret, nous avons eu un débat entre nous à propos du tunnel de Fourvière et nous allons poser la question à la Métropole pour savoir comment vont passer les vélos et s'il est possible de faire un aménagement du même type que celui du tunnel de la Croix-Rousse" poursuit Fabien Bagnon. "Le plus important si on veut que la solution vélo soit une solution de mobilité, c'est le réseau secondaire qui viendra se connecter à cette super piste cyclable pour qu'il y ait une continuité".
Strasbourg et Bordeaux en tête de peloton
Si des "super pistes cyclables"- l'équivalent d'une autoroute pour les vélos - existent déjà dans le Nord de l'Europe et se développent en Italie ou en Espagne, deux villes françaises se veulent à la pointe de la mobilité à vélo. Il y a quelques mois, la ville de Bordeaux annonçait sa volonté de devenir la première ville cyclable de France. D'un autre côté, à Strasbourg, le projet de relier le cœur de la ville avec la deuxième couronne par un réseau de pistes cyclables a été lancé il y a environ un an pour permettre aux habitants de la banlieue de se déplacer rapidement à vélo et de rejoindre le centre en trente ou quarante minutes. À Lyon, si le collectif Valve ne manquera pas de militer pour une "super piste cyclable", assez large pour que deux vélos puissent se tenir côte à côte dans chaque sens de circulation, cette dernière ne devrait pas voir le jour avant 2025 ou 2030, une fois que l'anneau des sciences souhaité par la Métropole sera effectif.
Même si cette 'super piste cyclable' ne peut pas utiliser le tunnel sous Fourvière, sa réalisation sur tout le reste du trajet est indispensable.En effet une grande partie des trajets quotidiens ne fait que quelques kilomètres, beaucoup moins que la totalité de la longueur déclassée.Par exemple des habitants d'Ecully ou de la Duchère ont à faire sur la zone Techlid entre Dardilly et Limonest, des jeunes vivant sur le plateau du 5ème arrondissement étudient dans les grandes écoles d'Ecully, des citoyens de Pierre Bénite et de Oullins vont à la Confluence.Pour eux tous, une répartition de l'emprise autoroutière en faveur des vélos et des transports publics à côté d'une circulation automobile apaisée est absolument nécessaire. Et cela presse.
Le vélo est un moyen de transport à part entière. Une simple piste cyclable est insuffisante et pour absorber le flux sur les grands axes.Exemple rue de la Part-dieu, entre le Rhône et Vivier-Merle : la piste est plus dangereuse que la route en heure de pointe !C'est donc une 2x2 voies vélo qu'il faut prévoir : les flâneurs à droite, et les 'rapides' sur la seconde voie. Le vélo sera alors bien plus attractif, efficace et sûr.