La région plutôt “chasseurs” que “bobos” pour protéger l’environnement

Afin de mettre en place sa politique environnementale, l’exécutif du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes propose de subventionner la fédération régionale des chasseurs. Vote le 22 septembre.

Le 22 septembre, les élus du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes auront à se prononcer sur une délibération de près de 3 millions d’euros pour financer la fédération régionale des chasseurs afin de mettre en place certaines missions d’application du schéma régional de cohérence écologique (SRCE). Une délibération critiquée par les élus Le Rassemblement.

"L’application du SRCE faisait en Rhône-Alpes l’objet d’une convention entre la fédération de chasseurs, la Ligue pour la protection des oiseaux et la Fédération des associations de protection de la nature [Frapna, NdlR]”, rappellent-ils dans un communiqué. S’ils “reconnaissent les qualités d’observation et de recensement des chasseurs, ceux-ci ne peuvent être uniques pilotes de la politique environnementale régionale, estime Le Rassemblement. [Les chasseurs] se voient confier, contre toute logique, la mission d’éducation à l’environnement, compétence jamais développée par les chasseurs, mais assurée depuis des années par la Frapna et le réseau Graine (100 000 élèves formés par an)."

“Soit on le voit du côté des bobos des villes, soit on discute avec les acteurs du monde rural”

Ce changement de politique intervient alors que le réseau Graine a vu sa subvention 2016 supprimée. "Le [réseau] Graine Rhône-Alpes a appris début juillet que Laurent Wauquiez avait décidé de supprimer la subvention 2016 de l’association (276 000 euros)." Selon l’association, "la décision de supprimer la subvention du Graine remet totalement en cause l'activité et la pérennité de l'association et de son objet, ainsi que l'emploi de six personnes à temps plein".

"Notre ligne, c’est : pas de monopole dans la protection de la biodiversité. Il y a deux façons de voir la ruralité, la préservation de la biodiversité, l’aménagement du territoire : soit on le voit du côté des bobos des villes, soit on discute avec les acteurs du monde rural qui connaissent le territoire parce qu’ils le pratiquent tous les jours et tous les week-ends lorsqu’ils chassent", a expliqué le vice-président du conseil régional Philippe Meunier, délégué notamment à la chasse et à la pêche.

“C’est de la politique à la hache”

"La préservation de l’environnement et de la biodiversité mérite mieux qu’une délégation de confiance absolue et onéreuse au lobby de la chasse", dénonce Fabienne Grébert, membre de la commission environnement au conseil régional.

"Cela va trop loin. C’est de la politique à la hache, avec large financement clientéliste des chasseurs ou des défenseurs de l’agriculture intensive et un assèchement de tous les protecteurs de la nature", renchérit Monique Cosson, la présidente du groupe Le Rassemblement.

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