Depuis trois jours les parents d'élève du collectif Pas d'Enfant Sans Toit se relayaient pour occuper l'école Lucie Aubrac en soutien aux 12 élèves sans domicile fixe. Hier soir, la police a procédé à l'évacuation des lieux.
Hier soir à 18h30, les policiers ont procédé à l'évacuation d'une dizaine d'adultes et au moins trois enfants qui occupaient les locaux de l'école Lucie Aubrac dans le deuxième arrondissement. "Il y avait une vingtaine de policiers, en civils et en tenue, qui nous ont demandé de partir. Ils ont fini par nous montrer la lettre de Georges Képénékian qui exigeait la fin de l'occupation, non parce qu'elle était violente, mais illégale", raconte Xavier Decoster, parent d'élève et membre du collectif Pas d'enfant sans toit. Une fois tout le monde évacué et les banderoles décrochées, un vigile est resté sur place pour s'assurer que personne ne tenterait d'occuper de nouveau l'école.
Mobilisation pacifiste, mais très active
Depuis vendredi, les membres du collectif Pas d'Enfant Sans Toit se relayaient pour occuper le bâtiment en signe de protestation et de soutien : ce sont 12 enfants qui viennent chaque jour à l'école Lucie Aubrac, mais qui dorment dans les rues la nuit. Très remontés, les membres du collectif attendaient une réponse de la préfecture quant à l'hébergement d'urgence de ces familles laissées à la rue. Xavier Decoster s'inquiète de la situation : "Les élus nous disent que ce n'est pas de leur ressort, et on le comprend bien. Mais notre rôle de citoyen c'est aussi de faire entendre la voix des élus jusqu'aux services d'État." Mis en place il y a une dizaine de jours, le collectif de parents d'élève de l'école Lucie Aubrac a déjà réussi à récolter quelques fonds pour offrir un manteau aux élèves dans le besoin. Mais l'urgence, c'est un hébergement explique le parent d'élève : "Pour l'instant on a de la chance avec la météo, mais ça ne peut pas continuer comme ça. Il faut à tout prix qu'ils soient hébergés." Une pétition est actuellement lancée, pour demander une solution d'urgence pour les 150 enfants scolarisés qui dorment dehors.
La ville interpellée
À 19h15 ce dimanche soir, le maire de Lyon Georges Képénékian s'exprimait dans un communiqué de presse : "Nous nous faisons un devoir de les scolariser dans nos écoles. Nous leur apportons un soutien au quotidien grâce au service médico-social présent dans toutes les écoles. Nous sommes ouverts au dialogue avec ceux qui se mobilisent à leurs côtés. Et nous entretenons un lien étroit avec la préfecture et la métropole de Lyon pour gérer ces situations délicates. [...] Mais L’école est, et doit rester, un sanctuaire, un lieu consacré à l’éducation. C’est pour cela que nous ne pouvons accepter cette occupation ni aucune autre." Le collectif se réunira cet après-midi à 13h sur la Place de la Comédie, avant le conseil municipal, pour interpeller les élus, et leur demander d'agir urgemment. Pour Raphaël Vulliez, membre du collectif Pas d'enfant sans toit, ce sont actuellement 150 enfants sur l'ensemble de la métropole, scolarisés dans 30 établissements, qui dorment dehors le soir venu.