Déjà annoncée, la fermeture de l'internat municipal Adolphe-Favre a été officialisée ce lundi lors du conseil municipal de la Ville de Lyon. L'opposition a fustigé un choix que le maire Gérard Collomb met sur le compte de la réforme des rythmes scolaires.
L'internat Adolphe-Favre, dans le quatrième arrondissement de Lyon, fermera ses portes en septembre 2015. Le conseil municipal l'a officiellement décidé lundi soir lors du vote du budget primitif. La Ville de Lyon ne compensera pas la fin du financement par l'Etat de cet établissement municipal, fondé en 1925 et qui accompagne aujourd'hui encore 60 enfants en difficulté.
Rien n'aura finalement fait dévier Gérard Collomb de sa ligne. Ni les quelques dizaines de manifestants venus s'assembler devant l'Hôtel de Ville et qui, à force de musique et de trompettes, ont parfois rendu inaudibles les débats de l'assemblée. Ni les protestations quasi-générales de l'opposition, de l'UMP à la gauche radicale.
"Un modèle de l'humanisme lyonnais"
Nathalie Perrin-Gilbert, du groupe Lyon citoyenne et solidaire, a déploré l'arrêt d'un "dispositif qui a fait ses preuves", demandant qu'on le défende au moins jusqu'en 2017. Sa collègue, Isabelle Granjon, a parlé d'une "décision prise en catimini par l'exécutif" : "On risque de retrouver ces jeunes dans quelques années dans des structures plus coûteuses."
De l'autre côté du spectre politique, Michel Havard (UMP) a estimé qu'il "y avait très certainement la possibilité de retrouver les 200.000 euros que l'Etat a arrêté de verser à l'internat", citant notamment le budget cérémonies et fêtes, en hausse cette année. Près de lui, Emmanuel Hamelin (UMP) a pris des accents tribuniciens : "Dans le contexte actuel, nous avons plus que jamais besoin de l'internat. (…) Développez-le avec la Métropole, portez-le comme un modèle de l'humanisme lyonnais."
"Il n'y a pas que 60 enfants à prendre en compte dans l'agglomération"
Face aux critiques, Gérard Collomb a une nouvelle fois invoqué le coût de la réforme des rythmes scolaires pour justifier sa décision. "Les 40 personnes concernées [le personnel de l'internat], on en aura besoin pour la réforme des rythmes scolaires. Tout le monde gardera son salaire. (…) Il n'y a pas que 60 enfants à prendre en compte dans l'agglomération mais 1.000 ou 2.000", a-t-il conclu.