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La préfecture du Rhône a commencé à faire appliquer son arrêté pris mercredi 3 mai.

Le maire de Lyon étend la zone d’exclusion des prostituées

Comme nous l’annoncions dans notre mensuel de janvier, Gérard Collomb (PS) a pris un nouvel arrêté anti-prostitution dans le quartier de Gerland (Lyon 7e)

Ce cinquième arrêté, daté du 18 décembre, (lire la chronologie), à l’image des précédents, interdit le stationnement des camionnettes (sous-entendu : de prostituées) dans le triangle formé par les rue Brun, Pré Gaudry, Crépet et jusqu'au boulevard Yves Farge, où l’on pouvait compter jusqu’à une trentaine de camionnettes en activité le week-end. Signé avant Noël (selon les services du premier adjoint en charge de la sécurité Jean-Louis Touraine), cet arrêté a été appliqué ce mardi 5 janvier.

Selon plusieurs témoins, employés d’entreprises riveraines, la police est intervenue entre 9h et 11h du matin pour procéder à l’enlèvement d’une dizaine de camionnettes qui ont été conduites à la fourrière. A 15h, nous avons nous-mêmes constaté l’absence de véhicules de prostituées. Cette opération de police intervient la veille d’une nouvelle réunion publique sur la “sécurité dans le 7e arrondissement” en présence du préfet et du maire de Lyon. Au cours de celle du 5 novembre, le préfet du Rhône, Jacques Gérault, avait clairement demandé à la municipalité de prendre un nouvel arrêté anti-prostitution pour répondre aux récriminations des riverains concernés.

Constat d’échec de la politique des arrêtés anti-camionnettes

Attaquée en justice pour son arrêté de mai 2008 concernant le sud de Gerland par une prostituée, la Ville de Lyon ne voulait pas aller plus loin dans sa politique des arrêtés anti-prostitution. C’est en tout cas ce que déclarait Jean-Louis Touraine, premier adjoint (PS) en charge de la question : “ça ne me paraît pas opportun d’étendre le périmètre de l’arrêté tant que la justice n’a pas pris sa décision”. Mais sous l'insistance préfectorale, Gérard Collomb a accepté. Il ne voulait qu’un courrier explicite du préfet. Courrier qui a été envoyé début décembre.

De sorte que si la Justice dit que ce n’est pas opportun d’étendre le périmètre, elle se débrouillera avec le préfet”, nous expliquait Jean-Louis Touraine. On peut interpréter ce nouvel épisode de deux manières. C’est une façon pour la mairie de ne pas se saisir de cette question de société épineuse. Surtout, en refusant d’étendre le périmètre, la Ville de Lyon reconnaît, en creux, que la politique des arrêtés anti-prostitution est un échec puisqu’il ne fait que déplacer le problème. D’abord à Perrache où l’on pouvait en compter jusqu’à 170, les camionnettes stationnent désormais dans les rue de Gerland et sur les routes nationales de la périphérie, depuis que l’arrêté de juillet 2007 a “vidé” le 2e arrondissement.

Joint par Lyon Capitale, la directrice de Cabiria (association de santé communautaire auprès des personnes prostituées) s’est dite “stupéfaite” par ce nouvel arrêté. “Nous n’avons même pas été prévenues par les services municipaux de la signature de cet arrêté alors qu’il y a une prétention affichée de dialogue. Nous avons été invités à aucune réunion publique. je suis scandalisée par cette manière de faire”. Florence Garcia est également “préoccupée” pour la sécurité des personnes : “Elles vont de nouveau être repoussées plus loin. Puisqu’elles ne sont pas légitimes dans cette ville, les clients et les riverains ont tendance à les traiter n’importe comment. Cela veut dire davantage d’agressions et davantage de pression pour des rapports sans préservatifs”.

Retrouver en kiosque le dossier de 13 pages consacré à la prostitution dans le mensuel Lyon Capitale de janvier.

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Comment le maire et le préfet chassent les prostituées de la ville

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