Mais cette fois-ci les étudiants et enseignants-chercheurs n'étaient pas au rendez-vous. 500 selon la police et un millier, selon Olivier Gandrillon, chercheur au CNRS et membre de "Sauvons la recherche". Habituellement, ils étaient entre 1500 et 2000.
Ce chercheur de Lyon 1, figure du mouvement lyonnais, relativise : "après plus de trois mois de conflit on devrait plutôt être cinquante militants". Julie Kuentz de la FSE, principal syndicat de Lyon 2, met, elle, en avant des "étudiants qui ont peur de la proximité des examens". "Ils restent chez eux à étudier. Car on ne sait pas sous quelles formes se dérouleront les examens". Un étudiant en droit confirme : "j'ai des épreuves qui sont maintenues sur des cours auxquels je n'ai pu assister".
C'est donc davantage la proximité des examens plus que les menaces du gouvernement UMp et de sa majorité UMP contre les universitaires frondeurs qui semble expliquer l'effritement de la mobilisation.
La ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse souhaite notamment que soient sanctionnés de retenues de salaire, ceux qui entravent volontairement le fonctionnement du service public.
Le représentant de Sauvons la recherche ne sourcille pas. "Soyons sérieux, on n'a pas fait trois mois de grève pour arrêter quand ils sortent le gros bâton. Si Pécresse procède à des retenus de salaire pour les enseignants qui font de la rétention de notes, elles peut oublier ces notes !", poursuit Olivier Gandrillon. Pour lui, seule l'ouverture de vraies négociations sur l'ensemble des dossiers (autonomie des universités, suppressions de poste, instituts de recherche et "masterisation" de la formation des enseignants) pourrait faire "baisser la tension".
Rétention de notes à Lyon 1
A Lyon 1, les profs grévistes se sont engagés à organiser des examens de fin de semestre mais "retiendront les notes". "Ils bloqueront, de fait, l'année universitaire", continue Olivier Gandrillon. A Lyon ce sont les filières sport, math, biologie et informatiques qui sont les plus concernées par le mouvement. Selon un communiqué de l'assemblée générale de Lyon 1, "80 % des cours de ces filières n'ont pas eu lieu ". En outre "160 personnes" auraient démissionné de plus de 600 responsabilités administratives et la "rétention massive" des notes du premier semestre bloque la validation des semestres et, du coup, des diplômes pour environ 4000 étudiants concernés.
A Lyon 2, l'université lyonnaise la plus mobilisée contre les réformes Pécresse et Darcos, certains cours ont repris malgré la persistance d'un blocage qui semble de plus en plus intermittent. Mais la situation reste très confuse (Lire notre article). Le conseil d'administration devrait se prononcer vendredi 15 mai sur les modalités d'examen.
Photo : Fle-ur
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