Le nouveau préfet va "surveiller" le prédicateur sulfureux à Givors

Alors que Nader Abou Anas, un prédicateur sulfureux, est attendu le 29 octobre prochain à Givors, le préfet a indiqué que pour le moment il ne pouvait pas interdire l’événement, mais que celui-ci allait être "surveiller de très près".

La venue d'un prédicateur sulfureux le 29 octobre prochain à la mosquée de Givors inquiète l'imam du lieu de culte qui y voit de possibles "dérives très graves". Nader Abou Anas est tristement connu pour avoir affirmé dans plusieurs vidéos : "la femme, elle ne sort de chez elle que par la permission de son mari" ou "Qu'elle (la femme, NdlR) sache que les anges la maudissent toute la nuit dans le cas où elle se refuse à son mari sans raison valable". Une légitimation du "viol conjugal" pour les Femen. "Des conneries, des phrases sorties de leur contexte", tranche Farid, qui se présente comme l'organisateur de la conférence de Nasser Abou Anas à Givors. "Il n'y a pas de problème, affirme-t-il à Lyon Capitale, nous avons payé la salle, l'imam n'a rien à voir là-dedans".

"En matière de liberté d'expression tout ce qui n'est pas interdit est autorisé"

Ce mardi, lors d'une conférence Stéphane Bouillon le nouveau préfet du Rhône a indiqué qu'il "surveillait, comme toujours, de très près ce prédicateur". D'un point de vue légal, le représentant de l'État a expliqué que "dans le cadre du droit de l'expression qui vaut pour un soi-disant prédicateur comme pour un soi-disant humoriste, la législation est très claire : si la personne dit des choses contraires à la loi, son spectacle est interdit." Cependant, l’ancien préfet de la région PACA explique "qu’en matière de liberté d'expression tout ce qui n'est pas interdit est autorisé". "Dans le domaine de la liberté d'expression, je travaille sur la base de la justice et de la jurisprudence, je ne peux pas me permettre d'être sensible à ce que ma raison et mes convictions personnelles me disent de faire, mais à ce que disent la loi et la jurisprudence", a affirmé le préfet du Rhône. La préfecture va désormais travailler avec les renseignements territoriaux. Elle se chargera d’évaluer les risques d'un possible trouble à l'ordre public pour interdire ou non la manifestation. Si la manifestation à lieu, le préfet a assuré qu'il allait "surveiller de très près ce que dira ce monsieur". "Le cas échéant nous engagerons des poursuites à son encontre", a-t-il conclu.

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