Trois semaines à peine après leur rentrée, douze étudiants en master acoustique se sont vus privés de cours dispensés à l'université de Lyon 1. Une décision inconcevable pour les professeurs comme pour les étudiants qui se retrouvent sans solution face à cette nouvelle encore injustifiée.
Le 22 septembre, ce sont douze étudiants en master 1 acoustique qui ont appris que leur master avait été suspendu. Les cours de ce master co-accrédité sont dispensés par l’École Centrale, l'INSA, l’École Nationale des Travaux Publics de l’État et l'université de Lyon 1. Seulement, trois semaines après le début des cours, les étudiants et leur professeure d'anglais se sont retrouvés face à une porte close, avec interdiction de dispenser le cours initialement prévu. Lyon 1 s'est désolidarisé du master en affirmant dans un premier temps que les étudiants n'avaient aucun lien avec l'université, et donc qu'ils ne pouvaient y recevoir des cours. Jean-Christophe Béra, responsable du master acoustique, a appris la nouvelle en même temps que les étudiants. "D'abord on dit aux étudiants qu'ils ne sont pas ressortissants de Lyon 1, mais comme ils y sont effectivement inscrits, que l'université offre toujours la formation sur son site, maintenant on leur propose d'assister à d'autres cours, mais plus à ceux vraiment relatifs au master", explique le professeur, désemparé. Les élèves eux non plus ne comprennent pas. Un des étudiants raconte le premier entretien avec le président du Conseil Académique suite à l'annonce de la nouvelle : "Très vite le directeur du conseil académique s'est énervé en nous disant qu'il devait s'occuper de beaucoup d'étudiants, et que nous douze nous n'étions pas sa priorité. Depuis, on n'a pas de nouvelles, et on ne sait pas ce qu'il en est pour nous."
Raisons administratives "troubles" ?
Nicolas Grimault est chargé de recherche au CNRS et enseignant en Master 2 acoustique. Il ne comprend pas comment l'université peut refuser les cours de manière aussi abrupte. "Aujourd'hui, Lyon 1 refuse de donner les cours parce qu'il n'y aurait pas de convention écrite. Mais on ne sait pas si cette fameuse convention sera rédigée, et en attendant, le problème est repoussé à plus loin, sans solution pour les étudiants." Une raison "trouble" selon le professeur, d'autant plus que la première promotion (de l'année 2016-2017) a pu suivre sa formation sans encombre. Grâce à cette formation, les étudiants diplômés seront capables de "résoudre des problèmes acoustiques industriels au niveau ingénieur ou master. Ils disposent en outre des outils scientifiques pour appréhender les problématiques acoustiques de Recherche & Développement" selon la description du master toujours disponible sur le site de l'université de Lyon 1.
Bricolage d'emplois du temps
Aujourd’hui, étudiants et professeurs ne savent plus comment gérer la situation. "On est face à des personnes qui viennent d'Australie ou de Malaisie pour suivre ce master international qui a parfaitement sa place à Lyon puisque le CeLyA [Centre Lyonnais d'Acoustique] a été créé en 2011. Si aujourd'hui on était certain que Lyon 1 refuse de continuer, on pourrait s'organiser avec les autres établissements. Seulement là, on est tous démunis face à la situation" ; explique Jean-Christophe Béra. En attendant une vraie décision, tout le monde bricole un emploi du temps instable qui change chaque jour, avec les moyens du bord. "Depuis la semaine dernière, l'INSA nous prête des salles pour que certains professeurs puissent nous donner des cours, mais tous nos cours ne sont pas assurés", se désole un étudiant du Master 1. Contactée par Lyon Capitale, l'université n'a pour l'instant pas pu apporter de réponse.
C'est si difficile que ça de comprendre que derrière il y a des problèmes de fric (de budget) ? Persister à utiliser l'outil monnaie est un danger pour l'humanité.