Lyon 2 : Le procès des deux syndicalistes renvoyé au 10 juin

Sur leur demande, le président de la cour a renvoyé l'audience au mercredi 10 juin.

" Tout le monde coupe son portable ! ". Devant la foule d'étudiants qui occupe la salle d'audience, l'huissière de justice est contrainte de faire respecter le calme quelques minutes avant l'entrée des prévenus. L'audience n'a toujours pas commencée et la salle est déjà surchargée. Une centaine d'étudiants de Lyon 2 sont présents, assis ou débout, dans une atmosphère un peu tendue où cinq agents CRS sont chargés du service d'ordre. Le président arrive. La comparution débute. Dans le box des prévenus, les deux syndicalistes de la FSE, Alexandre et Tayeb ont le visage marqué. Leur garde à vue de 48 heures a laissé des traces.

Lundi 27 avril, cinq étudiants ont été interpellés, après une action contre le vote à bulletin secret organisé par la présidence de Lyon 2 concernant le blocage de l'université (lire notre article). Trois ont été relâchés mardi soir. Les deux autres, parmi les plus actifs du mouvements contre les lois Pécresse et Darcos, sont poursuivis. On leur reproche d'avoir volontairement détruit du matériel de l'université en réunion et d'avoir exercé des violences en faisant usage d'armes par destination, en l'occurrence des chaises.

La cour reproche également à Alexandre, d'avoir exercé des violences à l'encontre d'un vigile et d'avoir résisté avec violence à son arrestation par les forces de l'ordre. Sur demande du juge, Tayeb et Alexandre choisissent le renvoi d'audience. Le président accepte ce renvoi et donne la parole aux deux jeunes hommes. Tous les deux nient les faits qui leur sont reprochés. " Nous ne sommes pas connus pour être des gens violents " rappellent les deux étudiants à la cour.

Mentionnant " des faits préoccupants ", le procureur de la république ne semble pas croire en l'innocence des deux hommes. " Ils se sont opposés violemment à un scrutin démocratique en empêchant le débat par la violence " déclare le représentant du ministère public, qui demande le placement des deux garçons sous contrôle judiciaire jusqu'à l'audience. L'avocat de la défense, Me Fauret hausse le ton. Il indique à la cour que les faits reprochés sont loin de la vérité. " Le poids des mots, le choc des photos monsieur le président" lance Me Fauret. " Nous aurons le temps de rétablir la vérité à l'aide d'images et de vidéos qui remettront probablement en doute les déclarations des policiers " argumente l'avocat, qui s'oppose au contrôle judiciaire des deux étudiants de Lyon 2.

Après délibéré, le président annonce le renvoi d'audience au mercredi 10 juin. Alexandre et Tayeb sont libres de quitter le tribunal. La demande de placement sous contrôle judicaire a été rejetée par la cour.

Emeric Merlin

Photo : Fle-ur

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