Lyon : des mineurs isolés expulsés de la Part-Dieu

Alors qu'ils sont une centaine de jeunes à dormir dehors en attendant d'être pris en charge par la Métropole de Lyon, les forces de police procédaient ce vendredi 10 novembre à leur expulsion. Là où ils dormaient, sur la plateforme de la Part-Dieu, des grilles ont été placées pour les empêcher de revenir.

Le cas des mineurs isolés étrangers, ou mineurs non accompagnés, fait de plus en plus de bruit. Malgré tout, la situation semble stagner. Les mineurs relèvent de la compétence des conseils départementaux ; à Lyon, c'est la métropole qui s'en occupe, via la Méomie. Les jeunes attendent une première évaluation avant de pouvoir obtenir un hébergement et d'intégrer un circuit scolaire. Aujourd'hui, ils sont plus d'une centaine à Lyon à attendre leur premier rendez-vous à la Méomie. La plupart dormaient à la Part-Dieu, sur ce qu'ils appelaient la "plateforme".

Expulsés et interdits

Vendredi 10 novembre, une équipe de police procédait à l'expulsion des mineurs et jeunes majeurs isolés qui occupaient les dalles de la Part-Dieu. Des grilles ont ensuite été placées en haut des escaliers pour empêcher les jeunes de se réinstaller. Selon la métropole, il s'agit d'une "évacuation" pour des raisons de sécurité : "Les dalles étaient en très mauvais état, et cela devenait dangereux." La procédure d'évacuation, qui était prévue depuis "quelque temps déjà", se serait passée dans le calme, les policiers permettant à tous de récupérer leurs affaires. Effectivement endommagées, les dalles sont aussi propriété de la métropole, qui a pour but de démolir les hôtels alentour pour faire naître son nouveau projet Part-Dieu. À la connaissance de la métropole, aucune solution de repli n'a été proposée aux jeunes.

L’urgence encore repoussée ?

Dans notre mensuel d'octobre, la métropole de Lyon évoquait une collaboration avec Forum Réfugiés. L'association devait prendre en charge la première évaluation des jeunes pour soulager la Méomie, dispositif de la métropole, qui ne parvient plus à répondre aux demandes. La collaboration devait être lancée en novembre. Elle est repoussée à janvier : la préfecture demande à faire respecter la loi. Malgré tout consciente de l'urgence, la préfecture a proposé à la métropole, non pas un appel d'offres classique, dont les démarches peuvent durer, mais une mise en concurrence de trois associations : "L'idée, c'est de respecter la loi, en rendant des comptes aux personnes qui payent des impôts, mais aussi en tenant compte de l'urgence humaine de cette situation", explique-t-elle. "Il faudrait deux à trois semaines pour examiner les différentes offres, le projet devrait se lancer début 2018", confirme la métropole. Alors que le préfet du Rhône, Stéphane Bouillon, présentait ce matin le plan Grand Froid 2017, les jeunes en attente de réponse de la métropole devront se contenter de la rue pour dormir.

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