Le comité de soutien de l'école Robert Doisneau aux familles en difficulté a occupé l'établissement scolaire mardi 21 novembre afin d'héberger trois des six familles qui dormaient dehors.
Vers 17h45, ce mardi 21 novembre, des membres du comité de soutien de l'école lyonnaise Robert Doisneau aux familles en difficulté tentent de rentrer dans l'établissement scolaire par la porte principale. Le but, héberger dans l'école trois des six familles qui dorment actuellement à la rue et dont les enfants fréquentent l'établissement scolaire. La décision a été prise le lundi 20 novembre lors d'une assemblée générale. Sept policiers municipaux leur barrent la route, mais les militants et les familles réussissent à rentrer par une porte sur le côté du bâtiment.
Impossible pour nous de les suivre. "Un parent d'élève a pu joindre la mairie centrale qui lui a répondu qu'ils soutenaient les actions de solidarité, mais jusqu'à une ligne rouge à ne pas franchir qui est l'occupation d'écoles, raconte Isabelle*, membre du comité de soutien de l'école Robert Doisneau aux familles en difficulté jointe au téléphone. La mairie a aussi indiqué que ce n'était pas de leur ressort de reloger les familles donc qu'ils allaient encore relancer le préfet."
L’ambiance est très calme dans l’établissement alors que le collectif et les familles sont confinés à l’intérieur. Quelques agents de la police nationale arrivent sur les lieux et se postent dans la rue Sergent Blandan. Mais Marie-Claire, membre du comité de soutien, assure que les militants et les familles ont obtenu l'autorisation de rester cette nuit.
"La nuit s'est très bien passée"
Dans la soirée, le collectif a eu quatre visites entre 18 h et 20 h : "l'inspecteur de l'Éducation nationale de circonscription est venu constater l'implication des enseignants dans l'occupation puis la direction de l'Éducation de la Ville de Lyon (qui gère les locaux) est venue annoncer qu'une des familles sera hébergée à Tassin, sans pouvoir préciser au collectif, qui le demandait, combien de temps la solution allait durer. Le [comité de soutien] lui a présenté ses intentions pour la nuit. Puis à 19h30, deux officiers de police nationale sont entrés dans l'école pour prendre acte de l'occupation et compter les personnes présentes. Enfin, vers 20h, la direction de l'Éducation est revenue pour s'assurer que l'occupation allait se faire dans de bonnes conditions de sécurité. Le collectif s'y est engagé."
Ce mercredi matin, Isabelle explique que des agents de sécurité sont restés toute la nuit autour de l'école et que la police municipale a pris le relais vers 6h-6h30. Les familles et les militants ont quitté l'établissement scolaire à 7h30. "La nuit s'est très bien passée, s'enthousiasme-t-elle. Nous avons entendu que les enfants et les parents dormaient bien. Le petit frère d'Angela*, asthmatique, a quand même beaucoup toussé. Mais les familles et les enfants étaient très contents ce matin." Avis partagé par Mathieu, membre du comité de soutien. "Une maman nous a pris dans ses bras et nous a dit "merci beaucoup, merci beaucoup !"", sourit Mathieu qui regrette tout de même "le déploiement de moyens aussi importants au lieu de trouver des solutions de relogement". Selon le militant, l'occupation se poursuivra jusqu'à ce que des propositions d'hébergement soient faites aux six familles.
*Ces prénoms ont été modifiés.