Les membres rhodaniens de la Fédération française de motards en colère ont bloqué le site de la direction régionale de Dekra, mardi, pour protester contre l’instauration d’un contrôle technique pour les motos à l’horizon 2017.
Après Toulouse et le Sud-Ouest il y a dix jours, les motards ont manifesté leur colère à Lyon ce mardi. Ils protestent contre l'instauration d'un contrôle technique pour les motos de plus de 125 cm3. Un texte de loi est actuellement en cours de rédaction et devrait être voté en 2017.
L'antenne rhodanienne de la Fédération française des motards en colère (FFMC 69) a organisé le blocage de la direction régionale de Dekra, entreprise spécialisée dans la certification technique des véhicules, mardi. "Une action volontairement restreinte" en termes d'effectifs, afin de profiter de l'effet de surprise et de "ne pas se retrouver face à un cordon de forces de l'ordre", explique Éric Coquereau, secrétaire de la FFMC 69.
“Ce n’est pas cela qui permettra de sauver des vies”
Le but de la dizaine de membres présents était de dénoncer une mesure "purement financière", selon Eric Coquereau. "Ce n'est pas cela qui permettra de sauver des vies", dénonce-t-il, rappelant que seuls 0,7 % des accidents de motos sont dus à une défaillance technique.
Les motards mettent en avant la spécificité de leur pratique par rapport à celle des automobilistes, pour défendre l'absence de contrôle technique obligatoire. Avec un argument central : un motard connaît et entretient forcément son engin. "Une moto est faite d'élements qui ont une durée de vie limitée s'ils ne sont pas entretenus", explique Éric Coquereau. "Avec une voiture, on roule beaucoup plus longtemps avant d'avoir un problème", argue-t-il.
L'image selon laquelle le motard bichonne son engin ne serait donc pas fausse. "Par exemple, nous ne roulons jamais avec une moto borgne, puisque nous n’avons qu'un phare", illustre le secrétaire de la FFMC 69. De même, un pneu sous-gonflé se remarque immédiatement sur une moto, qui n'en possède que deux.
Les cyclomoteurs pas concernés
D'autres avancent également que la fréquence élevée des révisions sur les motos limite les risques de défaillance technique. Mais, s'il est vrai que ces révisions apparaissent indispensables aux yeux de tout motard, elles n'ont pas un caractère obligatoire et sont souvent réalisées directement par les propriétaires. "Ce n'est pas une obligation mais une nécessité", défend cependant Éric Coquereau.
Si l'objectif annoncé du texte de loi est d'instaurer un contrôle technique à la revente uniquement, le secrétaire de la FFMC 69 y voit une première étape pour le calquer ensuite sur le modèle du contrôle technique automobile. "Il a été amené comme ceci pour les voitures", rappelle-t-il, regrettant que les cyclomoteurs ne soient pas concernés par ce projet.