Après quelques années de loyaux services, les maisons de la métropole et les antennes solidarité de la ville de Lyon sont vouées à disparaître. Pour mieux renaître de leurs cendres, dans les maisons de la Métropole pour les solidarités. Dès février 2018, ce nouveau service devrait permettre aux usagers de simplifier les démarches et faciliter les prises en charge.
Après deux ans de travail et dix-neuf versions différentes, le maire de Lyon, Georges Képénékian, et le président du conseil métropolitain, David Kimelfeld, ont enfin pu présenter les services mutualisés pour les aides sociales. Dès février 2018, les anciennes maisons de la métropole et antennes solidarités disparaîtront pour laisser place à un nouveau service unique, plus efficace. "C'est une expression concrète de l'ambition, de la motivation de la métropole. […] Si on se donne les moyens d'avoir une métropole attractive, il faut qu'elle soit aussi le plus attentive possible aux personnes fragiles", introduit le président du conseil métropolitain. Comme leurs prédécesseurs, les maisons de la métropole pour les solidarités permettront aux usagers d'obtenir une aide à la gestion du budget familiale, un accompagnement dans les démarches de demandes d'aides financières. Plus largement, elles permettent aux personnes qui en ont le besoin d'avoir un accompagnement social. Par ailleurs, elles joueront toujours le rôle de domiciliation, c'est à dire de boîte aux lettres pour les personnes sans domicile stable.
Un souci d'efficacité
Approuvé à l'unanimité le 6 novembre dernier et adopté à la quasi-unanimité ce lundi en conseil municipal, le projet des nouvelles maisons de la métropole pour les solidarités proposera les mêmes services que leurs ancêtres, à la différence que toutes les compétences seront mutualisées dans un seul lieu. "Quand on doit se déplacer dans deux structures différentes, expliquer deux fois sa situation, ça peut être lourd pour les publics concernés", explique David Kimelfeld. C'est dans cette optique que les agents des deux services ont été amenés à travailler ensemble pour construire de nouvelles structures, capables de répondre à tous les besoins d'un usager, sans lui demander de se rendre dans un autre service.
"Aucune suppression de postes, mais une réorganisation"
Jusqu'à aujourd'hui, on compte 9 antennes sociales et 18 maisons de la métropole. Dès février 2018, il faudra compter 18 maisons de la métropole pour les solidarités qui rassembleront leurs compétences dans un lieu d'accueil unique. "Il y a encore quatre ou cinq ans, les agents des deux services ne se rencontraient jamais", rappelle David Kimelfeld. Mais ce sont maintenant 300 agents qui sont concernés par les changements. "Les agents ont évidemment été réaffectés selon les arrondissements dans lesquels ils travaillaient."Le maire de Lyon a assuré que "chacune des deux instances conserve son budget", à savoir trois millions d'euros abondés par la métropole, et 1,6 million d'euros abondés par la ville. "Il ne s'agit pas d'une fusion où on mêle les deux entités, mais d'un rapprochement où on regardera comment ça marche", poursuit Georges Képénékian, rappelant que ce nouveau dispositif est encore une expérimentation qui pourra dès sa mise en place effective, être modifiée selon les besoins.
Accueil inconditionnel, service informatisé : les grandes nouveautés
Du lundi au vendredi, "avec des horaires calqués sur la vie de la ville", les usagers pourront se rendre sans rendez-vous auprès des travailleurs sociaux. "Nous pourrons recevoir les gens immédiatement, alors qu'il fallait parfois attendre deux à quatre semaines pour obtenir un rendez-vous, explique Tatiana Mestcherinoff, assistante sociale aux maisons de la métropole, ce temps sera précieux parce qu'il va permettre de soulager, d'expliquer et de lancer les premières démarches. C'est un nouveau niveau d'écoute."
Autre nouveauté, un outil informatique qui mutualisera toutes les données collectées sur les usagers, et, tout en conservant le secret professionnel, permettra à n'importe quel travailleur social d'avoir accès au dossier d'un usager si besoin. "C'est un vrai confort pour l'usager puisque son dossier sera actualisé en temps réel" assure Aurore Starck, assistante sociale aux antennes solidarité. Un outil qui permettra également d'obtenir des données chiffrées précises, et ainsi établir des statistiques. "C'est un nouvel outil qui ne remplacera pas le dialogue, qui est notre rôle premier. C'est donc un outil, mais pas une finalité", conclut Aurore Starck.
Lorsqu'on soulève la conséquence économique, le président de la métropole ne manque pas de répondre. "Il ne s'agit pas de faire des économies, mais d'être efficient. Celui qui veut faire des économies en matière de social s'est trompé de domaine." Zorah Aït Maten, adjointe aux affaires sociales et solidarité de la ville de Lyon, poursuit. "Il y aura des économies de faites, mais elles ne seront pas visibles directement."