Ce jeudi 28 avril, les manifestants étaient nombreux (5 000 selon la police et 15 000 selon la CGT) pour exiger le retrait du projet de loi El Khomri. Cette septième manifestation est partie de la Manufacture des tabacs et a été ponctuée par des affrontements violents entre manifestants et policiers.
© Mathilde Delacroix
C'était la septième manifestation contre la loi Travail à Lyon.
Ce jeudi, à la sortie du métro Sans-soucis, les manifestants contre la loi El Khomri se préparent à défiler dans les rues lyonnaises pour demander le retrait total du projet de loi. À 13 heures, ils sont déjà nombreux à peaufiner leurs banderoles, à répéter leurs slogans et à s’échanger des conseils avant le départ. "Surtout il faut rester calme", recommande une jeune fille aux lycéens en tête de cortège.
La tension est déjà palpable. Au total, ils auraient été 5 000 à manifester, selon la police, et 15 000 d’après la CGT. C’est un peu plus que lors de la dernière manifestation du 9 avril, mais moins que celle du 31 mars (15 000 personnes selon la police, 30 000 selon les organisateurs).
Cette septième manifestation est aussi l’occasion de raviver les revendications. "Après cette période de vacances où il n’y a pas eu de fortes mobilisations à Lyon, il faut relancer le mouvement et rassembler encore plus de personnes. Les lycéens et étudiants sont là, ainsi que les participants à Nuit Debout", ajoute un adhérent de l’Union syndicale solidaires.
Entre projectiles et gaz lacrymogènes
Une fois les manifestants en route pour la place Bellecour, il n’a pas fallu attendre beaucoup de temps pour que les premiers débordements éclatent. Les quelques CRS postés au premier carrefour se sont vu refaire la façade à coup d’oeufs et de peinture. S’en sont suivis des jets de pétards, de cailloux et de bouteilles en verre. Les premiers gaz lacrymogènes ont totalement enfumé le cours Gambetta pendant que les policiers intiment aux manifestants l’ordre de reculer. Certains cherchent à fuir et se cachent dans les cours d’immeubles. "C’est la première fois que les affrontements sont aussi violents, je ne me sens pas en sécurité", déclare une manifestante, apeurée.
Un petit groupe d’adhérents de la CGT est alors venu se placer entre la tête du cortège et les forces de l’ordre, pour "temporiser l’ardeur des jeunes et des policiers", explique l’un d’eux.
"Faire plier le gouvernement"
A l’arrière, la situation est plus détendue. Les drapeaux flottent dans les airs et tous les manifestants scandent le retrait du projet de loi El Khomri qui sera examiné par l’Assemblée mardi. "Cette loi est portée par Hollande, mais on sait qu’elle a été écrite par Gattaz. Si le projet n’est pas retiré, les salariés n’auront plus aucun droit. On veut arrêter de subir la loi des riches", affirme Christophe Marchisio, salarié et militant Force Ouvrière.
"Il faut faire plier le gouvernement, qu’ils abandonnent ce projet de loi. Mais cette manifestation, c’est aussi le fruit d’un mécontentement global, d’un ras-le-bol général", s’exaspère Olivier Vilminot, adhérent CGT. Pour Ouarda, une manifestante, ce ne sont pas seulement les salariés qui sont visés, mais aussi les jeunes. "Cette loi pousserait la jeunesse dans la précarité, c’est pour cela qu’il faut tous se rassembler, qu’on soit jeune, vieux, pauvre ou riche". C’est également ce qu’affirme Laura, lycéenne, qui a participé à tous les rassemblements contre la loi Travail. "Les jeunes vont devenir de plus en plus précaires. Le gouvernement se sert de cette loi pour dire que le chômage va diminuer, mais ce n’est pas en facilitant les licenciements qu’on fera baisser le nombre de chômeurs."
Un 'débordement' c'est une 'exaction de gauche'? Je suis pour la dissolution immédiate de ces groupuscules qui menacent l'ordre de la République!
L’histoire retiendra qu’en 2016, le gouvernement socialiste Hollande/Valls a laissé s’installer la chienlit et le communautarisme. Et qu’en 2015 les mesures d’urgence prises trop tardivement contre le terrorisme n’ont pas éviter la mort de plus de 150 citoyens et de multiples blessés.