Pour une fois lors d'une manifestation, le chiffre est le même selon la police et les syndicats : 500 policiers se sont rendus ce mercredi à la préfecture du Rhône pour dénoncer la "haine anti-flic" et répondre à l'appel lancé par leurs syndicats. Jeudi, les organisations syndicales traditionnelles appellent de nouveau à manifester contre la Loi Travail, de la Manufacture des Tabacs jusqu'à la place Bellecour.
Un demi millier de policiers ont envoyé leur message depuis Lyon contre la "haine anti flics" présente lors des manifestation contre la Loi Travail. En marge de ce rassemblement, une autre manifestation devait se tenir pour dénoncer les violences policières. Cette dernière a été interdite par la préfecture dès ce mercredi matin.
Les organisation syndicales CGT, FSU, CNT Solidaires, UNEF et CNT-SO appellent les entreprises à entrer dans des actions de blocage et de grèves reconductibles ce jeudi 19 mai pour signifier un rejet de la politique du gouvernement. Dans leur communiqué, ils reviennent sur les manifestations survenus deux jours plus tôt : "La manifestation du 17 mai s'est déroulée dans le calme tout au long du parcours, le cordon policier se tenant à distance du cortège. Mais il faut déplorer un changement radical de tactique à l'arrivée vers la place Bellecour".
"Le gouvernement s'inscrit dans une attitude de criminalisation du mouvement", selon les représentants syndicaux lyonnais.
Le communiqué intersyndicale précise que "des ordres ont visiblement été donnés pour provoquer, intimider les manifestants et pratiquer des arrestations brutales en plein cortège : des poursuites à moto, des tirs de flash-ball, la tête de manifestation coupé en deux par une intervention de la BAC". Si le communiqué dénonce fermement ces pratiques, les policiers de Lyon ont également fait savoir aujourd'hui qu'il regrettait que des agents soient agressés et blessés lors de ces rassemblements, sans viser directement les manifestants mais plutôt des bandes de "casseurs".
Pour les représentants syndicaux lyonnais, focaliser l'attention sur les casseurs chercherait à détourner médiatiquement l'attention du débat de fond : "la violence sociale inouïe que contient en germe le projet de Loi Travail," accusant également la gouvernement de s'inscrire "dans une attitude de criminalisation du mouvement social, qui vise à dissuader les salarié-e-s, citoyen-ne-s et jeunes de s'associer activement aux manifestations." Le départ du cortège est prévu depuis la Manufacture des Tabacs jusqu'à la place Bellecour.