Amar, 12 ans (et non 15 comme indiqué dans un premier temps par la police), a été tué par balles dimanche 13 décembre à 17h30 dans le quartier Mermoz à Lyon 8ème. Un autre jeune de 17 ans a reçu une balle dans la jambe, après ce qui est apparu comme une expédition punitive. La police a placé quatre jeunes en garde à vue pour tenter de retrouver le meurtrier d'Amar.
On l'a appris mardi soir de la bouche du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, venu témoigner son soutien à la famille d'Amar et encourager les forces de police lyonnaise dans leur traque : quatre jeunes gens ont été interpellés et étaient toujours placés en garde à vue mardi soir, après la fusillade qui a tué Amar, douze ans, dans le quartier Mermoz à Lyon dimanche 13 décembre.
Selon le ministre qui s'est entretenu avec la police, "les enquêteurs progressent à grande vitesse et nous formons tous l'espoir que le ou les responsables seront rapidement arrêtés". Brice Hortefeux a précisé que tous les moyens étaient mis à disposition des policiers, "ils ont même eu accès a des vidéo tournées dans le hall d'un immeuble social", a indiqué le ministre. Pour finir, Brice Hortefeux a rappelé que si le ou les responsables étaient arrêtés, ils encouraient une peine de prison à perpétuité.
Cela dit, la sécurité publique de Lyon chargée de l'enquête avait déjà précisé mardi matin, qu'aucun des jeunes témoins placés en garde à vue depuis lundi n'était soupçonné d'être le tireur des coups de feu portés au petit Amar. L'un d'eux, arrêté à Bron, était cependant “un témoin important car il était impliqué dans une des bagarres qui ont précédé les coups de feu", a souligné mardi matin Marianne Charret-Lassagne, la commissaire chargée de l'enquête.
Amar, douze ans, victime collatérale
La fusillade qui a tué Amar a éclaté à la tombée de la nuit dimanche 13 décembre dans le quartier Mermoz, entre la résidence universitaire du Crous et l'arrêt de métro Mermoz-Pinel, au milieu des barres d'immeubles. Place Latarjet, centre commerçant du quartier, une bande de jeunes est arrivée en voiture, encagoulés, vers 17h15. Le véhicule, dont la plaque d'immatriculation avait été masquée, a roulé jusqu'à hauteur du bureau de tabac situé sur la place. Puis un ou deux individus installés à l'arrière du véhicule ont tiré une quarantaine de coups de feu en direction des adolescents présents devant le commerce.
Le jeune Amar, douze ans, qui passait par là pour faire une course, a été touché par au moins dix balles, quatre balles de chevrotines ont été retrouvées dans son corps à l'autopsie. Le garçon a juste eu le temps de rentrer dans le bar tabac et de s'effondrer à terre, avant l'arrivée des secours. Il est décédé lors de son transfert à l'hôpital. Un autre adolescent de 17 ans, Mounir, a pris une balle dans la jambe. Il est sorti indemne de l'hôpital dans la soirée. Une trentaine d'impacts en tout ont été retrouvés sur la vitrine du bar-tabac et du commerce d'alimentation situés à côté. Les douilles retrouvées sur place provenaient d'au moins deux armes, dont l'une automatique, un kalachnikov a priori, selon la police scientifique.
Le ou les tireurs et les deux à quatre autres passagers de la voiture de marque Citroën d'où sont partis les tirs ont ensuite pris la fuite très rapidement, selon les témoins. Personne n'a pu relever la plaque d'immatriculation masquée par du scotch. Police et habitants restaient ouverts mardi soir à tout témoignage qui pouvait servir les besoins de l'enquête.
A l'origine, des insultes à l'encontre de jeunes filles
A l'origine de la fusillade, les jeunes du quartier Mermoz évoquaient dès le soir des faits des insultes proférées à l'encontre d'une jeune fille de passage dans le quartier. Habitant Bron, elle serait venue acheter des cigarettes dimanche après midi au bureau de tabac de la place Latarjet. Des réflexions proférées à son encontre par des jeunes du quartier lui aurait déplu et elle se serait plaint à ses copains brondillants. Ces derniers auraient alors décidé d'organiser une descente à Mermoz pour punir les auteurs. Par deux fois, dans l'après midi, des bagarres auraient éclaté dans le quartier mermoz, près du bureau de tabac, jusqu'à ce que quelques jeunes finissent par se munir d'armes à feu afin de procéder à une troisième et dernière "expédition punitive". Arrivés sur les lieux où les insultes avait été proférées, ils auraient alors arrosé les façades du bar tabac et "tiré dans le tas" sans distinction. Le jeune Amar ne serait qu'une victime collatérale, âgée de douze ans.
Un rassemblement en mémoire de la victime s'est déroulé lundi soir à 18h, entre le centre social Mermoz et le bar tabac de la place Latarjet où a eu lieu le drame (lire notre article). 400 à 500 personnes y ont participé et tous ont réclamé justice pour le petit Amar.
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