Nouveau cas de dengue : cellule de crise en Ardèche

À l’aube de la saison touristique, un cas de dengue est signalé à Soyons, en Ardèche. Les autorités envisagent d’anéantir les moustiques tigres.

Il y a un cas avéré de dengue à Soyons, à quelques kilomètres au sud de Valence, selon l’agence régionale de santé (ARS) et la chambre d’agriculture de Privas. Les autorités ont confirmé la nouvelle mercredi 26 juin en fin de journée, en convoquant les acteurs de la santé publique et les responsables des filières agricoles à une réunion d’état-major ce jeudi à 17 h, à Privas, dans les locaux de la chambre d’agriculture.

Après ceux de Chomerac et de Salavas en mars et avril, c’est le troisième cas de dengue confirmé en Ardèche. Mais celui-ci pourrait s’avérer extrêmement gênant à la veille des vacances d’été, dans un département à forte activité touristique. D’autant plus qu’il survient à une période où il y a un peu plus de moustiques tigres en Ardèche.

Dengue importée mais moustiques bien présents

Maladie virale habituellement bénigne, la dengue est fréquente dans certaines régions tropicales du globe ; elle se transmet par la piqûre d’un moustique tigre infecté. “À Soyons, ce n’est pas un cas de dengue endémique, la personne n’ayant pas été contaminée par un moustique ardéchois, assure un des responsables institutionnels ardéchois, qui préfère garder l’anonymat. C’est un cas de dengue importée par une personne qui rentrait de voyage, et la personne a été rapidement hospitalisée, très affaiblie, bien fatiguée. Elle est aujourd’hui hors de danger.” Ce qui dément les rumeurs de décès qui ont pu circuler dans certains milieux.

Les cas de dengue “importée” ne sont pas rares : en 2012, 37 ont été déclarés en Rhône-Alpes. Dans la plupart des cas, la maladie se traite facilement. Mais les personnes infestées peuvent contaminer des moustiques tigres locaux, en l’occurrence ici drômois ou ardéchois. Après le frelon asiatique, les moustiques tigres ont en effet pris leurs quartiers d’été sur les bords ardéchois du Rhône. Des foyers ont ainsi été observés à Portes-lès-Valence, sur la rive drômoise du Rhône, juste en face de Soyons.

Selon un fonctionnaire privadois, “depuis le 31 janvier 2013, le niveau 1 du plan antidissémination de la dengue a été activé dans le Rhône, l’Ardèche, la Drôme et l’Ain. Il consiste principalement en une surveillance entomologique dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s’implanter, la surveillance épidémiologique des cas humains et la sensibilisation des personnes résidant dans les zones où le moustique est présent et actif…"

Brumisation envisagée dans la nuit de vendredi ou de samedi

Ce jeudi, à Privas, le GDS apicole 07, les filières agricoles, l’ARS et la DDCSPP vont identifier ensemble les mesures préalables en matière de connaissance, de communication et d’organisation face à l’éventualité d’un traitement sur Soyons dans les 48 heures.

S’il est confirmé que la personne infestée à Soyons est contagieuse et qu’il y a des moustiques tigres dans cette zone, le maire de Soyons sera officiellement averti du danger. Des opérations de traitement à la deltamétrine par brumisation de nuit, en utilisant des véhicules 4X4, devraient alors débuter vendredi soir ou samedi soir, dans toutes les zones du secteur où sont présents ces moustiques.

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Recommandations et symptômes

L’ARS recommande aux Ardéchois situés dans des zones où les moustiques prolifèrent “d’enlever tous les objets abandonnés dans le jardin, sur la terrasse, qui pourraient servir de récipient d’eau ; de remplir les soucoupes des pots de fleurs avec du sable pour ne pas permettre aux larves de se développer ; de vérifier le bon écoulement des eaux de pluie (gouttières…) ; de réduire les collections d’eau stagnante et couvrir toutes les réserves d’eau…"

Le moustique tigre transmet deux maladies virales, la dengue et le chikungunya, avec les symptômes suivants :

Dengue : fièvre supérieure à 38,5° C, d’apparition brutale ET au moins un signe algique (céphalées, arthralgies, myalgies, lombalgies ou douleurs rétro-orbitaires), en l’absence de tout autre point d’appel infectieux.

Chikungunya : fièvre supérieure à 38,5° C, d’apparition brutale ET douleurs articulaires invalidantes en l’absence de tout autre point d’appel infectieux.

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