Un jour avant l'expiration du délai, la ministre a demandé à son recteur, Roland Debbasch, de faire appel de la décision prise par la section disciplinaire de Lyon III qui blanchissait Gilles Guyot.
L'université avait en effet affirmé que l'ancien président n'avait manqué "ni à l'honnêteté ni à l'honneur" alors même qu'il avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir embauché sa sœur (décision dont il a fait appel). Si la ministre n'avait pas poursuivi la procédure administrative, on aurait pu se trouver dans la situation paradoxale où Gilles Guyot aurait été condamné au pénal lors du procès en appel et blanchi définitivement sur le plan administratif.
Dans un communiqué, la ministre Pécresse estime qu'il est de sa responsabilité "de veiller à ce que des actes susceptibles de constituer un manquement grave à l'honneur et à la probité, s'ils étaient confirmés par la cour d'appel de Lyon, ne restent pas sans suite administrative".
Cette décision de faire appel sur le plan disciplinaire a été prise mercredi 23 mai, lors d'une réunion à laquelle a assisté le recteur, trois représentants étudiants et surtout Philippe Gillet, actuel directeur de l'ENS Sciences de Lyon et nouveau directeur de cabinet de la ministre (lire son parcours page 6). Il n'est bien sûr pas étranger à la décision ministériel, puisqu'il connaît parfaitement la situation de l'université lyonnaise. C'est donc lui qui a fait "l'entremetteur" entre les associations et la ministre. Lors de cette entrevue, Valérie Pécresse, très au fait des affaires qui éclaboussent Lyon III ces dernières années, a visiblement conquis les représentants étudiants : "c'est la première fois qu'on rencontre un ministre sur cette question ", explique Romain L'huillier, de l'Unef. Stéphane Nivet de l'association Hippocampe annonce même une promesse : "Elle nous a dit que sous son ministère, la page Lyon III serait tournée".