Cela n'aura échappé à personne, la quinzième étape du Tour de France ne partira pas de Lyon, mais de Givors. Le parcours étant le plus long de cette centième édition, il était difficile de le rallonger. Pourtant, pour les cyclistes lyonnais, une autre raison demeure : il est particulièrement compliqué de quitter la ville par le Sud à vélo, notamment par le pont de la Mulatière. Quel est donc ce point noir qui nuit à la part modale du Sud-ouest lyonnais ?
Pont de la Mulatière, direction Sud / Nord : malgré un marquage au sol, cette piste cyclable n’en est pas une. Il s’agit en fait d’une voie de service dédiée à l’autoroute A7. Excédé de ne pas pouvoir faire la jonction entre le Sud-Ouest et la Presqu’île, le collectif “Les déjantés de la Mulatière” a choisi de tracer sa propre piste cyclable en février dernier. Une manière de rappeler que chaque jour 1 300 cyclistes empruntent ce passage. Pour le sens Nord / Sud pas de solution : point de fausse piste cyclable à l'horizon pour se protéger de la circulation.
Pour Gilbert Pelloux de l'Association Française de développement des Véloroutes et Voies Verte, il est tellement difficile de sortir de Lyon au sud qu’il préfère donner un conseil plutôt insolite au cycliste : “Je dis aux gens : Vous allez à la Part-Dieu, vous prenez le TER et vous descendez à Givors. Là, vous êtes à peu près tranquille, même si ce n’est pas parfait et pas toujours bien signalé, il y a des endroits peu agréables et au bout d’un moment, par hasard, vous arrivez enfin à la Via Rhôna avec 65 kilomètres tranquilles jusqu’à Saint-Vallier.”
Le pont Raymond Barre interdit aux grands Lyonnais du Sud-Ouest ?
Paradoxalement, la situation actuelle du pont de la Mulatière prive les grands Lyonnais du Sud-Ouest d'un accès direct au futur pont Raymond Barre, à moins qu'ils ne décident de passer par la piste fantôme de la Mulatière, peu adaptée dans tous les cas aux familles avec enfant.
Conscient de ce problème, Gilles Vesco, Vice-Président du Grand Lyon en charge des modes doux tente de rassurer : "On réfléchit à un encorbellement, une extension accrochée à la passerelle côté sud, un peu en contre-bas pour éviter d’être à hauteur des voitures. Il est déjà inscrit au plan Modes doux 2009-2020. On peut imaginer un financement assuré jusqu’à 40 % par le conseil général et le Grand Lyon, et aller chercher le reste de l’argent du côté de la Région, de l’État, voire de l’Europe, pour inscrire cet aménagement dans le projet Via Rhôna. En attendant, avec le prolongement de la ligne B du métro, j’ai sollicité Bernard Rivalta pour que les vélos puissent monter en gare d’Oullins, jusqu’à Debourg".
En attendant, pour faire Oullins, Gerland, il faut donc soit passer par la piste fantôme de la Mulatière ou bien remonter le quai Jean-Jacques Rousseau, dénué d'aménagements pour les cyclistes, couper sur Bellecour, puis revenir vers le Sud. Difficile d'en vouloir aux familles qui préféreront prendre leur voiture.
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L'autre raison du manque énorme d'infrastructures pour les vélos est que ça ne rapporte rien par rapport aux vaches à lait qui utilisent du pétrole. Il est donc plus rentable de détruire l'environnement. Nous soutenons tous un système qui marche sur la tête et avons tous trop la trouille d'en changer.
VESCO : 'On peut imaginer un financement assuré jusqu’à 40 % par le conseil général et le Grand Lyon, et aller chercher le reste de l’argent du côté de la Région, de l’État, voire de l’Europe, pour inscrire cet aménagement dans le projet Via Rhôna.' le Conseil Général ? il n'est pas au courant ? 'En attendant, avec le prolongement de la ligne B du métro, j’ai sollicité Bernard Rivalta pour que les vélos puissent monter en gare d’Oullins, jusqu’à Debourg'. = là il est naïf ou le fait.
L'argument du Préfet du Rhône concernant la zone Seveso est caduc: l'autoroute passe en PLEIN dedans. Mais au prétexte qu'elle a des barrières (qui servent une fois toutes les quelques années pour un 'exercice' qui prête à rire), le passage est autorisé. On marche sur la tête en effet, et quand on voit le tapis rouge déroulé à 180 cyclistes aujourd'hui on comprend d'autant moins que les milliers de cyclistes du quotidien soient toujours, en 2013, des citoyens de seconde zone.
On n'est pas forcément OBLIGÉ de passer par la pointe de la Presqu'Île pour quitter Lyon par le sud. Pourquoi réduire le sud de Lyon à cet axe précis? Il y a bien la route de Saint-Fons, Feyzin, Saint-Symphorien-d'Ozon et les coureurs cyclistes auraient bien pu passer par-là.
Ce serait intéressant de nous compter : -ceux qui circulent dans Lyon, l'agglo -ceux qui en sortent et font le retour sur l'agglo combien sommes-nous ?