Une classe de collège
Photo d’illustration classe © Tim Douet

Réforme du collège : "L’excellence n’est pas un gros mot"

Un collectif réunissant collégiens, lycéens et étudiants s’est monté contre la réforme du collège. Son président, Tristan Atmania, défend une concertation entre les acteurs de l’éducation, ainsi qu’un collège où chaque élève doit avoir accès à un cursus adapté.

Inscrite au journal officiel dès le 20 mai, la réforme du collège continue pourtant à mobiliser contre elle. A Lyon aussi, où un "Collectif contre la réforme du collège" s’est monté. Il rassemble des lycéens, des étudiants et quelques collégiens de toute la France, soit environ 1200 membres. Leur président, Tristan Atmania, est actuellement en terminale ES d’un lycée du 9e arrondissement de Lyon.

S’il ne nie pas la nécessité de réformer le collège, Tristan Atmania dénonce la méthode du gouvernement : "Il n’y a eu aucune concertation. Il faut arrêter de considérer les élèves comme des utilisateurs, il faut demander conseil aux gens qui "pratiquent" le système". La ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle déclaré au micro de "France Inter", le 20 mai, que "chacune des mesures [de la réforme avait] été conçue avec les professeurs eux-mêmes".

Le collectif, soutenu par l’eurodéputée Nathalie Griesbeck (MoDem), dénonce un "nivèlement par le bas" du collège : "On nous dit que les classes bilangues et européennes sont élitistes, mais tout le monde peut y avoir accès. En tant que jeunes, on ne comprends pas pourquoi l’excellence et le mérite sont des gros mots."

"Il est faux de dire que tous les élèves sont égaux"

Tristan Atmania prône un collège qui enseigne un fort socle de connaissances communes, mais qui permette des parcours différenciés selon les élèves : "Je ne défends pas un collège qui mette tout le monde au même niveau. Le principe qui dit que tous les élèves sont égaux est faux, car leurs bagages culturels sont différents quand ils arrivent au collège. Il faut accepter des établissements dotés de cursus différents". Le président du collectif appelle au renforcement des cursus bi-culturels tels qu’ils sont pratiqués dans les établissements de régions frontalières. Dans ces programmes, certaines disciplines comme l’histoire-géo, la musique ou les mathématiques sont en partie enseignées en langue étrangère. Le lycéen souhaite aussi une plus grande porosité entre le monde de l’entreprise et l’éducation, dès le collège.

A présent, Tristan Atmania dit vouloir structurer le mouvement. Il a déjà écrit à Najat Vallaud-Belkacem pour être reçu au ministère. Le collectif veut ensuite créer un page Face Book, lancer une pétition en ligne et chercher le soutien d’autres élus.

Article mis à jour à 18h09 le 27/05/2015

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