Un vigneron bourguignon encourt jusqu'à 30 000 euros d'amende et six mois d'emprisonnement pour ne pas avoir traité ses vignes contre la flavescence.
Emmanuel Giboulot exploite en biodynamie 10 ha de côtes-de-beaune et de hautes-côtes de nuits. Au début de l'été, il refuse de traiter ses vignes contre la flavescence dorée, une maladie mortelle pour le cep. Le retour de bâton est immédiat : contrôlé par la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), fin juillet, il fait aujourd'hui l'objet d'une convocation devant le délégué du procureur de la République du tribunal d'instance de Beaune pour infraction au Code rural. Ce qu'on lui reproche ? Ne pas avoir respecté l'arrêté préfectoral qui imposait un traitement insecticide à tous les viticulteurs de la Côte-d'Or.
11 hectares de vignes ont été arrachées en 2012
"Cette maladie, la flavescence dorée, est la plus grave de la vigne. Elle ne contribue pas à faire baisser le rendement, elle est tout simplement mortelle", explique Olivier Lapôtre, chef de service à la Draaf Bourgogne. La découverte de flavescence en Saône-et-Loire justifie les mesures de luttes obligatoires prises en 2013. 11 hectares de vignes ont été arrachées en 2012. Et nous avons détecté trois cas en Côte d'Or cette année."
Pour Séverin Barioz, directeur de la confédération des appellations de Bourgogne (CAVB), les viticulteurs ne peuvent se soustraire au traitement : "Cela ne fait plaisir à personne de traiter. Mais il faut éradiquer cette maladie afin de stopper la propagation. D'ailleurs, cette problématique est aussi présente pour les côtes-du-rhône qui vont être obligés d'arracher des ceps."
Emmanuel Giboulot se défend, précisant qu'il s'est tourné vers l'agriculture biologique dans les années 1970 et que la maladie n'était pas encore déclarée en Côte-d'Or cet été.
Le viticulteur encourt jusqu'à 30 000 euros d'amende et six mois d'emprisonnement. La comparution, devant le tribunal d'instance de Beaune, initialement prévue le 12 novembre, a été reportée.
Déjà que les agriculteurs ont dû mal de vivre de leur activité, je trouve ça regrettable de devoir les pénaliser financièrement. Alors d'accord il est en faute car il met à mal la santé de nombreuses personnes mais si des contrôles réguliers auraient été effectués, on en serait pas arriver là.