La ville de Lyon propose deux scénarios pour réformer les rythmes scolaires dans les écoles lyonnaises. L’un d’entre eux évince les Mercredis de Lyon (MELY), qui organisent des activités périscolaires pour les enfants les mercredis après-midi. Les parents réagissent, en attendant la décision finale prévue le 7 février.
Deux scénarios sont nés de la "grande consultation" sur les rythmes scolaires lancée en octobre par la ville de Lyon. Le premier conserve une semaine de quatre jours et demi avec les Mercredis de Lyon et d’autres activités périscolaires le vendredi. Le second revient sur une semaine de quatre jours avec un accueil périscolaire proposé aux enfants le mercredi matin. Les Mercredis de Lyon offrent un programme principalement sportif, avec un nombre de places limité. "Depuis septembre 2017, près de 1 370 enfants de 6 à 12 ans y sont inscrits, pour une capacité de 1 790 places", a affirmé la ville de Lyon.
Une préférence pour les associations en dehors de l’école ?
Si les Mercredis de Lyon ne figurent pas dans le deuxième scénario, c’est qu’ils seraient "trop coûteux", a expliqué Guy Corrazol, l’adjoint à l’éducation de la ville de Lyon. Les parents préfèrent selon lui "se tourner vers des associations externes, qu’elles soient culturelles, sportives ou autres". Aymeric Mathevet, papa de Juliette, 7 ans, partage son avis. "On suit les aspirations de nos enfants, ce que peut proposer le périscolaire reste limité". Il privilégie alors les activités externes, par exemple dans les MJC. "Ce qui est bien lorsque l’on choisit des activités extra-scolaires, c’est qu’on a plus de choix et que ça offre une coupure avec l’école. Être dans un club, en dehors, ce n’est pas pareil", a souligné le père de famille.
Et en termes de coût ?
"La suppression des MELY n’est pas synonyme d’une baisse de l’offre des activités pour les enfants", a souligné le service presse de la ville de Lyon, évoquant "les clubs et les MJC". Ces activités extra-scolaires apportent, selon la Ville, "une gamme de choix plus élargie pour les activités sportives et culturelles des enfants". Mais l’extra-scolaire reste-t-il intéressant en termes de coût ?
Les tarifs des Mercredis de Lyon se calculent en fonction du quotient familial. Selon la ville de Lyon, "les prix vont de 33 à 176 euros par an". Concernant les MJC, les prix sont plus élevés et s’échelonnent d’environ 140 à 300 euros par an dans le Rhône, en fonction des activités choisies et du quotient familial.
Erwan participe aux Mercredis de Lyon dans une école du 7e arrondissement. Sa mère l’a inscrit surtout pour des raisons pratiques. "C’est plus simple pour moi, car ça occupe son mercredi après-midi. Et comme c’est plutôt axé sur le sport, mon fils y trouve son compte. Mais il est vrai que peu d’enfants en font partie", précise-t-elle. En effet, "près de 1 370 élèves occupent les centres MELY les mercredis sur les plus de 37 000 enfants scolarisés dans les municipalités lyonnaises", d’après des chiffres de la Ville. Ce qui représente 4,5 % d’élèves inscrits.
"L’éternel problème d’organisation du mercredi"
Pour Pierre Mouravy, papa de Lucas, 9 ans, les parents sont confrontés à "l’éternel problème d’organisation du mercredi". "On a dû s’adapter lors de la première réforme en 2014, et on va peut-être devoir se réadapter pour la rentrée prochaine", explique le père de famille. Il espère alors que les "employeurs seront cléments", si le scénario d’une semaine à quatre jours est de nouveau mis en place. La maman d’Erwan nuance ces propos. "On parle d’une activité périscolaire à laquelle peu d’enfants participent. Je sais que pour ma part, je m’adapterai, et j’inscrirai mon enfant ailleurs", a affirmé la jeune femme.
Les 167 conseils d’école voteront entre le 17 janvier et le 6 février entre les deux scénarios de rythmes scolaires. Celui qui obtiendra la majorité des voix s’appliquera à toutes les écoles publiques de Lyon, dès la rentrée prochaine. La ville de Lyon souligne par ailleurs que "la suppression des Mercredis de Lyon fait partie de l’une des possibilités de réforme, mais elle n’est en aucun cas une certitude. S'ils sont conservés, ils s'ouvriront d'ailleurs aux maternelles, en plus de l'élémentaire".