Dès 14 heures ce vendredi et jusqu'à dimanche, le salon-rencontre de l'alter-écologie organisé par l'association Primevère ouvre ses portes pour la trentième année consécutive. L'occasion pour les organisateurs et les exposants de continuer à tenir une position de "troisième voie".
Depuis trente ans, Patricia Fridmann participe à l'organisation du salon Primevère de Lyon : 500 exposants, 150 heures de débats en trois jours et près de 30 000 visiteurs chaque année depuis 10 ans... L'association "pas toujours politiquement correcte se place comme un contre-pouvoir en aiguillant les citoyens vers des pratiques plus écologiques et alternatives" explique la coordinatrice de l'organisation. Si Lyon Métropole et la Ville de Lyon font aussi partie des exposants dans cette foire de l'écologie, c'est plutôt une bonne nouvelle. Mais pour Patricia Fridmann, "les associations vont plus loin que ce que fait une politique de la Ville. L'écologie, c'est certes des pratiques et une impulsion citoyenne, mais c'est aussi des choix politiques, qui souvent ne sont pas la priorité." Elle constate cependant que le salon est bien plus dans le concret qu'il y a trente ans, où les idées paraissaient bien plus utopiques qu'aujourd'hui.
"L'opinion publique a un vrai rôle à jouer"
Certaines thématiques abordées restent encore gênantes pour de nombreux acteurs à l'heure actuelle, comme l'ère post-pétrole, l'impasse du capitalisme, le projet du TAFTA ou le déception face à la COP 21 évoqué en conférence. La députée européenne des verts Michèle Rivasi sera présente samedi pour évoquer sa spécialité : le lobbying des laboratoires pharmaceutiques. Pour Patricia Fridmann "on peut et on doit parler de tout, nous étions opposé au Grand Stade, ce n'est pas pour autant qu'il n'existe pas. Mais je crois quand même que l'opinion publique à un vrai rôle à jouer dans le développement de l'écologie et de pratiques plus saines." Dix-sept thèmes sont présentés au salon cette année, de l'énergie à l'alimentation, en passant par l'habitat, la santé ou l'éducation. Déambuler parmi les exposants, c'est déjà entrer dans une forme de réflexion sur l'environnement, selon Patricia Fridmann : "c'est un vrai beau lieu de rencontres où ceux qui le souhaitent peuvent devenir acteur et se rendre dans la salle "Envie d'agir" prévue à cet effet." Pour les autres, c'est l'occasion de rencontrer les exposants, de déguster des produits bios, ou de participer aux débats lors des conférences.