Gare Part-Dieu 3
© Eliot Lucas

Si Lyon 3e était une ville, il serait la 42e plus grosse de France

L'Insee détaille ses statistiques de recensement à Lyon. Tous les arrondissements grossissent, sauf le 2e.

Après avoir dévoilé son bilan du recensement 2014 en région, confirmant Lyon comme 3e ville française avec 506 615 habitants, l'Insee détaille ses résultats arrondissement par arrondissement. Un bilan chiffré à mettre en relation avec une analyse sociologique récente de l'Institut national des statistiques et des études économiques.

Lyon 1er, territoire des artistes

pentes ()

© Tim Douet

"Depuis 40 ans, le 1er arrondissement de Lyon (Terreaux et pentes de la Croix-Rousse) connaît une spectaculaire évolution sociale, note l'Insee. En effet, au milieu des années 1970, l’habitat y était ancien et souvent vétuste. Près de la moitié des habitants n’avaient ni baignoire, ni douche dans leur logement et plus de 40 % ne disposaient pas de WC. Le quartier se classait parmi les moins favorisés, comme les 8e et 9e arrondissements. La population était constituée de 40 % d’ouvriers." Cela a bien changé désormais : "Le 1er arrondissement concentre une des plus fortes proportions de cadres et de professions intellectuelles (37 % des actifs) de la ville." Mais, même si les prix de l'immobilier y ont flambé, il est moins riche que le 6e arrondissement, en raison notamment des métiers exercés par ses habitants (moins de chefs d'entreprise et 7% de professions des arts et du spectacle contre 2% en moyenne sur la ville) et d'un plus fort taux de logements sociaux (16% en 2003). Il a gagné 0,9% d'habitants (soit moins de 1300) entre 2009 et 2014.

Lyon 2e, plus d'emplois que de résidents

Avec le 1er, c'est l'arrondissement le moins peuplé de Lyon. Mais c'est surtout le seul qui a perdu des habitants entre 2009 et 2014, passant sous la barre des 30000 âmes. Qui y résident. Car la particularité du 2e, en plus d'enregistrer un niveau supérieur à la moyenne (le 2e plus élevé derrière l'intouchable 6e arrondissement), est de compter plus de travailleurs que de résidents. Commerce, hôtellerie, restauration... Le secteur tertiaire marchand pèse pour 70% de l'emploi dans la zone, celle de la Presqu'île. Mais on peut imaginer qu'avec le développement de Confluence, la population repartira à la hausse.

Lyon 3e, la 6e "ville" régionale

Vue extérieure de la gare de la Part-Dieu, 2015 © Eliot Lucas

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Vue extérieure de la gare de la Part-Dieu, 2015.

"Si les neuf arrondissements lyonnais étaient des communes, ils seraient tous classés parmi les 50 villes les plus peuplées d’Auvergne-Rhône-Alpes. Le 3e arrondissement serait même la 6e ville de la région et la 42e ville française." Voilà un constat parlant. L'Insee indique ainsi que le 3e, arrondissement le plus peuplé de Lyon, compte quasiment 100 000 habitants. Mais que son rythme de croissance (+0,9%) a été inférieur, entre 2009 et 2014, à la moyenne municipale. Pour l'Insee, le profil de population est trop varié pour y dresser un portrait sociologique.

Lyon 4e, un riche plateau

Troisième arrondissement le plus riche, derrière les 6e et 2e, le 4e (Croix-Rousse) a connu une "gentrification" similaire à celle du 1er. Mais, s'il compte moins de cadres et de personnes très diplômées que ce dernier, il enregistre un taux de pauvreté aussi très inférieur (9,2% contre 15,26%). Ayant enregistré une hausse du nombre de résidents de 0,6% en 5 ans, le 4e est toutefois moins jeune que le 1er : un Croix-Roussien sur cinq a entre 15 et 29 ans, contre un habitant des pentes sur trois.

Lyon 5e, entre étudiants et retraités

Comme le 3e, le profil sociologique mixte du résidentiel 5e arrondissement est difficile à catégoriser. Taux de diplômés dans la moyenne haute, comme les revenus. Taux de pauvreté dans la moyenne basse. Sa population stagne (+0,2% en cinq ans). Elle se distingue toutefois, relève l'Insee, en étant celle qui comporte le plus de personnes vivant « hors ménages » (établissements pour personnes âgées ou foyers étudiants).

Lyon 6e, toujours le plus aisé

Historiquement le plus riche des neuf arrondissements, le 6e garde sa couronne et voit sa population croître à un train de sénateur (+0,5%, alors qu'il était plutôt en déclin auparavant). C'est là qu'on trouve le moins de pauvres, le plus de très diplômés (44% de bac+3 et plus), et les revenus médians les plus élevés : 28300 €, soit 3500 € de plus que son poursuivant, le 2e arrondissement !

Lyon 7e, le plus attractif

Piscine de Gerland

© ville de Lyon
Piscine de Gerland

C'est le champion de la croissance lyonnaise, avec un gain de population de 3,2% en cinq ans. Avec près de 81 000 habitants, c'est le troisième arrondissement le plus peuplé de Lyon (derrière les 3e et 8e). Cette augmentation du nombre de résidents est à mettre au crédit, contrairement aux autres arrondissements, aux arrivées et non seulement aux naissances. Gerland confirme ainsi son attractivité nouvelle. Tandis qu'un phénomène de gentrification s'amorce à l'autre bout, côté Guillotière.

Lyon 8e, populaire et dynamique

Revenus et niveaux de diplômes plus faibles, proportion supérieure d'ouvriers et employés... Le 8e reste populaire, malgré une certaine gentrification du côté de Monplaisir. Et il continue de grossir : avec 1,7% d'habitants supplémentaires entre 2009 et 2014, il compte plus de 83 000 habitants.

Lyon 9e, en stagnation

Profil sociologique quasi identique que le 8e arrondissement, en termes de taux de pauvreté, de niveau de diplômes ou de revenus, de proportion d'ouvriers... Et même tendance localisée à la gentrification, avec l'émergence de Vaise. Mais le 9e arrondissement pâtit du faible nombre d'immeubles sortis de terre ces dernières années, et n'enregistre que 0,1% de hausse du nombre de résidents. Les nouveaux programmes à la Duchère et dans le quartier de l'Industrie devraient redonner un coup de fouet à la zone.

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