Maire PS de Rillieux, Renaud Gauquelin tient à ses gendarmes, qui habitent sur place, s'investissent dans les comités de quartier. S'appuyant sur leurs bonnes statistiques, il ne veut pas changer "une équipe qui gagne".
Lyon Capitale : Vous défendez le maintien de la brigade de gendarmerie. Est-ce parce que vous préférez les gendarmes aux policiers ?
Renaud Gauquelin : Non. Je regarde ce qui marche ou ce qui ne marche pas. A Rillieux, la délinquance baisse de 10% chaque année depuis trois ou quatre ans. Le taux d'élucidation des délits dépasse les 50% alors qu'il s'établit à 37/38% au niveau national. Lors des émeutes urbaines de 2005, il ne s'est presque rien passé ici. C'est dommage de changer une équipe qui gagne.
Précisément quelles sont les méthodes de la gendarmerie et pourquoi sont-elles efficaces ?
Il y a la continuité de l'équipe, en poste depuis quelques années ici. Ce sont des agents qui habitent sur place, leurs enfants fréquentent les écoles de la ville, leurs épouses font les courses dans les commerces de la commune. Ils participent aux comités de quartier, avec un gendarme référent par quartier. Tous les mardis après-midi, on fait le point entre bailleurs sociaux, enseignants, police municipale, gendarmes et élus. Ici, il n'y a pas de guerre des polices.
Le ministère veut promouvoir une police d'agglomération. Or Rillieux-la-Pape fait partie du Grand Lyon...
Non, le bassin de délinquance n'est clairement pas lyonnais. 80% des délits constatés sur la commune sont le fait de personnes habitant Rillieux ou le val de Saône, soit le secteur gendarmerie.
Avez-vous espoir que le gouvernement revienne sur sa position ?
J'ai vu le préfet de région qui m'a demandé de lui remettre un courrier. Il sera remis au Président de la République car ce dossier est directement suivi par l'Elysée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Brice Hortefeux n'a pas plus développé sur ce sujet jeudi 8 octobre.