Université Lyon 2 : la présidente demande l'action de la préfecture

L'amphithéâtre occupé par des étudiants et par les étrangers expulsés de la plate-forme de la Part-Dieu sera-t-il évacué par la police ? Contre cette solution pour le moment, la présidente de l'Université Lyon 2 temporise.

Amphi de Bron occupé par des demandeurs d'asile et des étudiants

© Romane Guigue
Amphi de Bron occupé par des demandeurs d'asile et des étudiants

Mise devant le fait accompli, l'université Lyon 2 s'est transformée "temporairement" en centre d'hébergement d'urgence. Ce sont une cinquantaine de personnes qui occupent l'amphithéâtre C depuis leur expulsion de la plateforme de la Part-Dieu, vendredi 10 novembre. La présidente de l'université, Nathalie Dompnier, a souhaité s'exprimer publiquement pour affirmer sa position. "L'occupation se fait dans le respect des personnes et des locaux, ça se passe aussi bien que ça peut se passer. Mais ce ne sont pas des conditions dignes pour accueillir des personnes. […] Nous ne savons pas loger et apporter l'accompagnement nécessaire, ce n'est pas notre mission". Elle insiste : "Nous sommes tous d'accord pour dire que c'est provisoire. L'enjeu maintenant, c'est que les pouvoirs publics fassent le nécessaire. […] Nous appelons à la prise de responsabilité des uns et des autres, un positionnement politique clair et une traduction des paroles en acte".

La préfecture, trop silencieuse ?

"L'université doit choisir entre la dignité humaine ou assurer le sens profond de ses missions, c'est-à-dire l'enseignement. Ce n'est pas possible. [..] Et ce qui nous frappe, c'est l'absence de réponse pour des prises en charge". Cette situation ne relève pas des compétences de l'université, comme le rappelle Nathalie Dompnier qui depuis jeudi contacte associations et institutions pour trouver une solution. "Les associations disent être saturées et nous renvoient vers la préfecture. Et la préfecture affirme qu'elle ne peut pas agir tant qu'elle ne connaît pas les profils de chaque personne présente". En effet, la préfecture souhaite recenser les personnes présentes pour, en fonction de leur situation, apporter des solutions. Mais personne de la préfecture ne se déplacera. "Il faut que les personnes concernées viennent jusqu'aux guichets en préfecture. On ne peut pas aller à leur rencontre parce que ça voudrait dire qu'on priorise leur cas, et ce n'est pas possible. Pour ceux qui veulent faire une demande d'asile, ils doivent se déplacer. Pour ceux qui sont déboutés, c'est autre chose", précise la préfecture.

Les étudiants utilisent l'amphithéâtre pour communiquer entre eux et s'organiser en faveur des migrants

© Romane Guigue
Les étudiants utilisent l'amphithéâtre pour communiquer entre eux et s'organiser en faveur des migrants

Logistique réorganisée

Dans l'amphithéâtre C , des couvertures, des sacs de nourriture et des produits de première nécessité s'entassent dans des cartons. Dans un élan de solidarité, des étudiants se mobilisent pour les occupants. "On fait appel aux dons, de nourriture, de matériel, de vêtements, de produits d'hygiène. Chacun fait comme il peut, selon ses moyens", confie un étudiant. Les cours prévus dans l'amphi ont été déplacés dans d'autres salles. "Tout est fait pour que ça ne porte pas préjudice aux cours", assure Nathalie Dompnier. En contact avec plusieurs associations, les étudiants espèrent trouver des solutions rapidement, et demandent surtout à l'université de maintenir ce dispositif d'urgence. "Pour l'instant c'est possible, mais s'il y a plus de monde qui vient, alors les choses ne pourront pas continuer de la même manière", conclut la présidente de l'université.

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