Villeurbanne : une mobilisation contre l'expulsion des migrants

Une cinquantaine de manifestants se sont rendus à Villeurbanne cet après-midi pour empêcher les migrants d'être délogés d'un bâtiment réquisitionné.

Banderoles de lutte contre l'expulsion des migrants

© Marie Maleysson
Banderoles de lutte contre l'expulsion des migrants

Capuche sur la tête et écharpe jusqu'au nez, des visages apparaissent aux fenêtres du 12 rue Baudin à Villeurbanne, face à la caserne des pompiers. En bas, une cinquantaine de manifestants venus soutenir les migrants logés à l'intérieur. "Ce bâtiment est vide depuis plusieurs années et il a été réquisitionné plusieurs fois pendant les plans froid. Mais ce n'est plus cas aujourd'hui alors on a décidé de s'en servir pour loger des sans-papiers. Cet après-midi, on est venus pour les soutenir de l’extérieur et pour empêcher la police de les faire partir", détaille un jeune homme. Après le passage d'une voiture de police, une moitié du groupe rebrousse chemin pour aller se poster à l'arrière du bâtiment, "au cas où les policiers essayent de rentrer par là", explique-t-on.

Le bâtiment occupé à Villeurbanne

© Marie Maleysson
Le bâtiment occupé à Villeurbanne

Sur le toit, des drapeaux noirs sont fièrement brandis. Sur les murs et les grillages, de larges banderoles annoncent la couleur. On peut y lire "réquisition", "solidarité", ou encore "refugees welcome". En bas, plusieurs personnes se réchauffent en esquissant quelques pas de danse sur la musique diffusée par une enceinte. Elle s'est vue transporter sur un petit chariot roulant depuis la place de la Comédie à Lyon, où avait été donné le rendez-vous en début d'après-midi. "On nous a donné le petit programme disant qu'il fallait suivre les ballons et qu'on allait prendre le métro sans savoir jusqu'où", confiait un peu plus tôt une membre de Réseau éducation sans frontières. L'association dénonce notamment l'expulsion de mineurs et jeunes majeurs sans papier. "J'en connais un par exemple qui a reçu une convocation : le 2 janvier, soit le jour de son anniversaire, il va être mis à la porte alors qu'il est en train de faire ses études", s'indignait une autre membre.

Des états généraux de la migration lundi à Lyon

Le rassemblement a pu également compter sur la présence de l'association Terres d'ancrages. "On va chercher à faire un maximum de bruit, au propre comme au figuré. Il faut attirer l'attention et montrer qu'on reste ensemble, contrairement à ce que cherche à faire la politique du gouvernement en isolant et en dispersant les sans-papiers", livre Paul, le président de l'association.

Pro-migrants place de la Comédie

© Marie Maleysson
Pro-migrants place de la Comédie

Pour lui, pas question de parler de migrants, "ce sont plutôt des amimigrants", sourit-il, avant d'ajouter que "Terre d'ancrages organise des ateliers pour montrer que ce ne sont pas que des numéros et pour créer des liens personnels réciproques entre les membres et les sans-papiers".

Suite des événements lundi 18 décembre, journée internationale des migrants et date à laquelle sont organisés les états généraux de la migration au Château Sans Souci à Lyon. L'objectif : proposer une politique migratoire différente et "se mobiliser par rapport au prochain projet de loi du gouvernement". La Cimade, la Ligue des droits de l'homme et Médecins du monde y participeront.

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