Il préférerait les étudiantes blondes, aurait pour habitude de finir ses agressions par un "sourire de l'ange", utiliserait un petit garçon pour attirer les jeunes filles, aurait recours à de l'acide pour les défigurer et aurait tué sa dernière victime. Depuis plusieurs jours, les rumeurs sur le violeur du 8e arrondissement enflamment Facebook et Internet au grand désarroi des enquêteurs. De vieilles légendes datant parfois du Moyen Age resurgissent et sont adaptées à l'affaire lyonnaise. Propagés par les mails, les SMS ou sur les profils Facebook, ces mythes contribuent à la psychose ambiante et nuisent au travail des policiers.
Deux jeunes filles d'environ vingt ans conversent dans un bus de Lyon. L'une d'elles, visiblement angoissée, affirme : "J'ai encore reçu un SMS sur le violeur, il parait qu'il n'aime que les blondes. Il a tué sa dernière victime alors qu'elle était accompagnée par son copain". Pour preuve, elle agite frénétiquement son smartphone devant le nez de son amie, avant de s'empresser de partager l'information. Depuis environ un mois, les chaines de mails, SMS et messages Facebook circulent massivement sur Lyon. Elles mélangent articles de presse, légendes urbaines et vrais faits divers situés dans d'autres villes.
Chaque personne qui partage peut décider de ne rien changer au message ou bien rajouter des éléments inédits toujours plus rocambolesque et inspirés par nos peurs les plus profondes. Toutes les nouvelles rumeurs ou informations gonflent alors ce serpent de mer qui semble devenir incontrôlable tandis que le travail des enquêteurs devient plus compliqué. Selon une source proche du dossier : "La désinformation nuit à l'investigation. Nous sommes obligés de tout vérifier et les rumeurs multiplient le travail".
Des chaines qui circulent depuis début février
Tout commence début février : des premiers mails circulent entre les étudiants des universités de Lyon. Le courriel qui prend rapidement de l'ampleur affirme qu'un violeur sévit à proximité de Grange Blanche et Laennec, mais aussi vers la Guillotière. "Un grand homme nord-africain, la vingtaine opérant cagoulé". Il aurait déjà violé sept jeunes filles blondes avec "lacération des lèvres marquant le sourire de l'ange".
Un autre mail mentionne de son côté 6 victimes, tandis qu'un dernier affirme qu'il aurait tué la dernière. Plus récemment, des SMS circulent expliquant que le violeur utiliserait un petit garçon comme complice, le faisant pleurer pour attirer les jeunes filles ou qu'il leur volerait leur téléphone.
Les mails envoyés par les universités de Lyon pour prévenir les étudiants d'un potentiel violeur ont eu pour effet pervers de renforcer ces chaines et leur ont donné une certaine crédibilité. Depuis, les nouveaux messages propageant des fausses rumeurs ont évolué. Ils font désormais mention de la communication des facultés ainsi que les différents articles de presse. Loin d'en rester aux faits, ils grossissent et déforment massivement les informations, rajoutant même des éléments largement ancrés dans l'inconscient populaire depuis des centaines d'années.
Des légendes qui datent parfois du Moyen Age
Aujourd'hui, il est prouvé qu'une enquête est en bien en cours pour des viols dans le 8e arrondissement de Lyon. Néanmoins, les mails et SMS qui circulent sont remplis de rumeurs et de fantasmes largement influencés par les légendes urbaines. Il s'agit là de mythes récurrents qui sont passés de la tradition orale au numérique avec l’avènement d'Internet et qui circulent depuis régulièrement à travers les chaines de mails.
Ainsi, l'idée qui veut que le violeur tailladerait les joues de ses victimes pour leur faire "le sourire de l'ange" puise ses sources dans les anciennes rumeurs du Moyen Age où l'on accusait déjà les vagabonds de s'adonner à de telles pratiques. Cette notion de lacération du visage en coupant le bout des lèvres revient régulièrement dans l'histoire et les légendes. Elle a profondément marqué notre société au point que l'on retrouve ses influences dans L'homme qui rit de Victor Hugo ou bien encore chez le Joker, ennemi de Batman. Cependant, à aucun moment le violeur du 8e ne s'est adonné à une telle pratique. De même, l'histoire du petit garçon utilisé comme appât est-elle aussi particulièrement vieille et adaptée à plusieurs faits divers impliquant des femmes. Là encore, point de petit garçon dans les faits divers. Enfin, le violeur ne cible pas seulement des étudiantes et "ne préfère"pas les blondes selon une source proche du dossier. Néanmoins, il aurait pour habitude de s'attaquer aux personnes isolés, portant un casque audio ou utilisant leur téléphone. Toujours selon la même source, "Les rumeurs nuisent à la vigilance générale. Il faut maintenir son attention sur des choses concrètes". Dès lors, les règles de sécurités sont les mêmes qu'en temps normal : éviter de sortir seul le soir et rester attentif à son environnement.
Le faux portrait-robot
Depuis peu, un portrait-robot présenté comme celui du violeur du 8e circule sur Facebook. Une nouvelle fois, il n'y a aucun lien avec l'affaire lyonnais. Il s'agit en fait de celui d'un individu présenté par France soir en janvier 2012 comme le 2e Guy Georges, recherché pour trois viols dans la région parisienne en décembre 2011. Du côté des forces de l'ordre, l'agacement comment à se faire plus fort. Selon une source proche du parquet de Lyon : "Si nous avions établi un portrait-robot, nous l'aurions fait diffuser massivement". Cet enquêteur estime que ces rumeurs propagées sur les réseaux sociaux compliquent l'investigation. Pire, il pourrait influencer les prochains témoignages.
En attendant, les chaines continuent de se propager, entretenant l'angoisse et la psychose. Même lorsque l'affaire sera terminée, leur macabre circuit lui ne s'arrêtera pas. Seuls les internautes peuvent décider de ne pas rentrer dans ce jeu en plaçant immédiatement les messages dans leur poubelle... la meilleure place pour une chaine.
Tous les vieux fantasmes et clichés obscurantistes remontent à la surface, l'humain n'a guère évolué..
Pourquoi serait-il Noir ?
Pour moi votre 'selon une source' vaut autant qu'une légende envoyée par texto d'une copine à une autre ; du vent.Pour résumer votre article vous nous expliquez que certaines histoires au sujet de l'auteur des viols à Lyon circulent, que celles-ci font référence à des légendes urbaines et que donc elles ne peuvent avoir eut lieu en l'espèce 'car selon votre source'... Du journalisme ?Cette psychose a le seul et unique mérite de mettre les étudiantes sur leurs gardes mais c'est déjà pas mal
Si je le trouve je l'abat de sang froid il a tuer vive la peine de mort pour les gens qui enlève une vie
De source policière, votre article est parfait