Jeudi dernier, une voiture-bélier tuait 15 personnes sur la Rambla, l’avenue la plus touristique de Barcelone. Un drame qui soulève la problématique de la sécurisation des zones piétonnières et commerçantes. À Lyon, force est de constater qu’en dehors des grands événements le dispositif de sécurité est perfectible sur la Presqu’île.
Nice, Londres, Berlin ou encore Stockholm… Les attaques au camion-bélier ne cessent de se multiplier. Un mode opératoire auquel ont de plus en plus recours les terroristes et qu’il semble difficile d’anticiper. Pourtant, dans le contexte actuel de l’état d’urgence, les principales artères piétonnières lyonnaises demeurent très peu protégées. Si la Ville de Lyon se félicite d’avoir "pris la mesure des besoins avec des actions concrètes", en arpentant la Presqu’île, de l’hôtel de ville jusqu’à la place Carnot, on s’aperçoit que les grands axes piétonniers ne sont pas (ou peu) sécurisés. Un manque de dispositif anti-intrusion qui fait de la rue de la République ainsi que de la rue Victor-Hugo des cibles faciles. Hormis quelques rues adjacentes fermées par des bornes escamotables anti-bélier çà et là, ces deux rues hautement fréquentées sont accessibles de toutes parts.
La rue de la République est ainsi ouverte sur la place Bellecour sans dispositif anti-intrusion. La principale difficulté réside dans la nécessité de "sécuriser contre les intrusions, tout en permettant aux services de secours de pouvoir maintenir un accès à ces zones en cas d’incident (que ce soit un incendie ou des événements de plus grande ampleur)", se défend la Ville.
Une préoccupation de longue date
Si la garantie d’une sécurité totale reste utopique, il existe tout de même quelques solutions pour parer à ce genre d’attaques. Bornes escamotables, blocs de béton antibélier ou encore sacs de sable : autant d’options permettant de sécuriser la ville en évitant l’intrusion de véhicules. À Lyon, les manquements dans la sécurisation au quotidien tranchent d'ailleurs avec les très importants dispositifs mis en œuvre pour les grands rassemblements. En témoignent les dispositifs de sécurité déployés durant l’Euro ainsi que pour la Fête des lumières. Concernant la sécurité quotidienne, contrairement à la rue de la République, plusieurs lieux emblématiques de la ville ont été équipés. En se baladant le long des berges du Rhône, on peut constater que leur accès est sécurisé par des bornes escamotables.
Il en va de même de la place Saint-Jean et des accès à la halle Tony-Garnier, qui sont tous deux fermés. Mais, questionnées sur les solutions à apporter pour sécuriser les accès des rues de la République et Victor-Hugo, mairie et préfecture ont préféré botter en touche. "Il y a une nécessaire confidentialité dans ce type de situation sensible", a répondu la municipalité.