Assises 2015 Alan Pauls
© Mathieu Bourgois

Assises du roman : les rêves brisés de l’Amérique avec Dana Spiotta

Les 9es Assises sont déjà à mi-course. Les écrivains américains y ont été présents dès le premier soir. Convoqués pour débattre de l’identité, David Samuels, Adelle Waldman et Nickolas Butler mirent en évidence l’écart grandissant entre le fantasme américain et la réalité de la société états-unienne. Suite sans doute ce jeudi soir avec la romancière Dana Spiotta.

Dana Spiotta, Geneviève Brisac et Lidia Jorge © Jessica Marx, Philippe Matsas/Opage, Carlos Albino (montage LC)

© Jessica Marx, Philippe Matsas/Opage, Carlos Albino (montage LC)
De gauche à droite : Dana Spiotta, Geneviève Brisac et Lidia Jorge.

Couverte de prix et ce dès son premier livre, Lightning Field, lauréate de la bourse Guggenheim et professeure à l’université de Syracuse dans l’État de New York, Dana Spiotta a un peu ce profil idéal de l’écrivain américain à la fois académique, institutionnel et génial, capable d’écrire des quasi-chefs-d’œuvre sur commande comme on va au bureau, tout en étant un peu barré et plein d’illuminations (profil Richard Powers/Philip Roth). Avec, chevillée à la page, cette tendresse – ou fascination – pour les rêves brisés, les utopies avortées ou diluées dans le principe de réalité.

C’était déjà le cas dans Stone Arabia, qui retraçait la trajectoire d’un loser musical et de sa sœur, ça l’est encore dans Eat the Document, célébré par le New York Times, le Believer et le Guardian dans un même élan. Dana Spiotta y met en scène l’effondrement de l’idéalisme utopique et militant des années 1960-1970 au bénéfice d’un cynisme rampant, qui sont en fait les deux faces d’un même terrible miroir que Dana Spiotta tend magnifiquement à la société américaine et même occidentale.

Table ronde “Générations, révolutions”, avec Dana Spiotta, Geneviève Brisac et Lídia Jorge – Jeudi 28 mai à 21h, aux Subsistances, dans le cadre des Assises internationales du roman. Réservations au 04 78 39 10 02.

Autres rencontres que nous vous conseillons ce jeudi 28 mai :

Alan Pauls © Mathieu Bourgois

© Mathieu Bourgois
Alan Pauls.

– à 15h, à l’Atrium de Tassin, l’Argentin Alan Pauls, auteur d’un roman sur ce que produit l’argent, en disparaissant et réapparaissant, dans une famille et dans la société. Un auteur qui imagine ses phrases comme “des endroits où le lecteur (pourra) s’installer” et même s’endormir, ce qui le ravirait !

– à 15h aussi, mais à l’espace Baudelaire de Rillieux (83 av. de l’Europe), Toine Heijmans, l’auteur néerlandais d’En mer, écrit, a-t-il confié mardi soir, au rythme des vagues.
– à 18h30, au centre hospitalier St-Luc/St-Joseph (20 quai Claude-Bernard, Lyon 7e), Mohammed Hasan Alwan, un romancier saoudien qui sera aux Subsistances samedi.
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