Biennale 2014 DV8
DV8 © Matt Nettheim

Biennale de la danse 2014 : vraiment différente !

La Biennale 2014 vient d’être lancée par sa directrice, Dominique Hervieu. Elle se déroulera du 10 au 30 septembre prochains. Bourrée de créations originales, portée par une réflexion sur l’évolution de l’art chorégraphique, elle marque une vraie rupture (déjà entamée en 2012) avec l’encombrant esthétisme consensuel qui fit son succès sous une ère différente. On respire !

Conçue avec ce même souci d’atteindre un large public, cette 16e Biennale de la danse est malgré tout sous le signe de l’audace, programmant des artistes aux parcours peu communs, confirmant un désir d’aborder la danse comme un art qui sait s’engager et réfléchir sur son utilité et son passé.

Cirque et performance

Jan Fabre © Wonge Bergmann

Jan Fabre © Wonge Bergmann

Pas moins de 45 spectacles seront présentés, avec de nombreuses créations inédites. S’il n’y a pas de thème principal, la Biennale est balisée par deux angles : l’intégration d’un cirque proche de la danse et la performance à l’origine de bouleversements dans l’histoire de la danse (mais aussi du théâtre), que les créateurs utilisent aujourd’hui sans complexes dans leurs recherches chorégraphiques.

Côté cirque, on pourra découvrir les portés à haut risque des circassiens de la Compagnie XY, les jongleries subversives d’Alessandro Sciarroni ou encore le sol qui se dérobe sous les voltigeurs de Yoann Bourgeois.

Côté performance, Jan Fabre sera là avec une pièce culte de 1983 (qui dure 8h) : C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir. Entre danse et théâtre, neuf performers transforment le plateau en un lieu d’expériences folles qui détruisent les codes de la mise en scène et transgressent les limites des corps.

Tout est à découvrir dans cette Biennale !

Apergi © Andreas Endermann

Apergi © Andreas Endermann

Autre spectacle intéressant, celui de la chorégraphe française Anne Juren et de la metteuse en scène américaine Annie Dorsen, qui reprennent des gestes iconiques de l’histoire de la performance des années 1960-1970 par le prisme de la magie contemporaine, tout en interrogeant ce qu’est le corps féminin.

On retrouve aussi Maud Le Platec avec sa recherche intransigeante sur le rapport (subordonné ou pas) entre la danse et la musique, la danse identitaire de la Sud-Africaine Robyn Orlin, la pièce choc de la Grecque Patricia Apergi, qui par la danse traditionnelle et les gestes du quotidien fait se redresser les corps dans un pays à genoux, enfin la danse comme acte de liberté de Nacera Belaza ou des danseurs hip-hop venus du Tchad et de Soweto (African Delight) qui débarquent à Lyon pour la première fois.

Tout est à découvrir dans cette Biennale car elle véhicule la jeunesse créatrice, l’intelligence artistique, l’envie de se poser et de réfléchir, de regarder autrement la danse, de rire car il y a aussi beaucoup d’humour, d’admirer inlassablement des grands comme William Forsythe, James Thierrée, Merce Cunningham dont les pièces seront surprenantes, sans oublier ceux que l’on attendait depuis des années : les Anglais de DV8 Physical Theatre, avec une danse puissante contre l’homophobie.

DV8 © Matt Nettheim

DV8 © Matt Nettheim
Biennale de la danse – Du 10 au 30 septembre, à Lyon.

Et pour tout savoir de la prochaine saison de la Maison de la danse, lire : “Maison de la danse, une saison 14-15 savamment dosée”

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