En 2010, les Limiñanas chantaient Je ne suis pas très drogue et on avait un peu envie de répondre “mon œil” – mais on n’a pas de preuve, quoique. Il ne s’en trouve pas moins que de plus en plus de gens sont de plus en plus Limiñanas alors même qu’est paru l’an dernier leur (déjà) troisième album.
Certes, on n’entend pas leur nom tous les jours sur les grands médias – ni même un jour sur trois, soyons honnête –, mais c’est un luxe en ce pays que de faire comme le groupe perpignanais de la fratrie Limiñana (Marie et Lionel) : à savoir, traverser directement la Manche et l’Atlantique pour ne pas s’embarrasser de toute la paperasserie préalable au succès dans l’Hexagone.
C’est donc aux États-Unis que sont sortis leurs premiers singles, le groupe signant très tôt avec le label de Chicago Trouble in Mind (Jacco Gardner, Ty Segall...). Un petit exploit liminaire à ne pas négliger quand on chante majoritairement en français des sérénades néo-yéyé ayant quelque peu forcé sur les sucreries psyché, les BO d’Ennio Morricone, les ironies de Gainsbourg et les compilations garage qui crépitent en vinyle – les fameuses Nuggets. Ce qu’on aime chez les Limiñanas, c’est qu’ils se sont jetés à corps perdu dans ce fatras référentiel et d’avoir rendu accro tous ceux qui ont eu le malheur, le bonheur, en tout cas l’heur, de se voir proposer “un cachou”.
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The Limiñanas. Samedi 15 février à 20h30, au Clacson, 10 rue Orsel, Oullins.
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Cet article est extrait du cahier Culture de Lyon Capitale 730 (février 2014), en vente en kiosques jusqu’au 27 février, et dans notre boutique en ligne.