L’année 2014 commence bien pour le 7e art. Après deux ans d’absence, le réalisateur américain Wes Anderson revient sur grand écran avec The Grand Budapest Hotel. Avec un casting surprenant, un univers fantasque, cette comédie combine avec habileté morale et humour… Après avoir fait l’ouverture du festival de Berlin, il sort ce mercredi 26 février dans les salles.
Les fidèles admirateurs de Wes Anderson savent déjà combien l’amour pour la littérature du réalisateur américain est grand, au regard des innombrables clins d’œil qui lui sont adressés dans ses longs-métrages. Pour son huitième film, le réalisateur texan convoque l’écrivain Stefan Zweig. D’un point de vue géographique (l’histoire se déroule en l’Europe, grande première pour le réalisateur), mais surtout par le dispositif narratif : un récit dans un récit, lui-même contenu dans un autre récit. C’est à travers ce procédé de mise en abîme que le spectateur entre dans The Grand Budapest Hotel.
L’histoire débute dans un cimetière enneigé. Une petite fille lit The Grand Budapest Hotel. Par un procédé étonnant, le spectateur est plongé dans la quatrième de couverture du livre, à la rencontre de l’auteur qui raconte ses années de jeunesse. Dans les années 1960, il fit la rencontre de Zéro Moustapha, propriétaire d’un grand hôtel européen. C’est son récit au sein de ce building légendaire qui est la trame principale du film, le cœur d’une intrigue captivante. S’ensuit une série d’événements qui mènent les personnages au fameux voyage initiatique andersonesque, constructeur d’un scénario mouvementé, efficace et empruntant quelques aspects au road movie.
La grande famille de Wes Anderson
Même si la famille s’agrandit – avec la présence de Ralph Fiennes, Jude Law et Léa Seydoux (entre autres) –, on retrouve ses acteurs fétiches dans un casting improbable : Bill Murray, Adrien Brody, Owen Wilson, Edward Norton, Willem Dafoe, Tilda Swinton, Jason Schwartzman… Côté BO, c’est Alexandre Desplat, fidèle compositeur révélé par Fantastic Mr. Fox et Moonrise Kingdom, qui est aux commandes, avec une musique envoûtante inspirée des sonorités moldaves.
Univers enchanté
Les fans de Wes Anderson seront ravis puisque cette nouvelle fantaisie pousse encore plus loin la description d’un monde farfelu et enchanté, cher au réalisateur. Du début à la fin, The Grand Budapest Hotel oscille entre gravité et comédie. Le texte, dialogues et voix off, est omniprésent mais jamais lourd : poétique, drôle et rythmé en accompagnant cette folle aventure dans une Europe en pleine mutation.
On connaît le sens de l’esthétique de Wes Anderson et son dernier opus ne déroge pas à la règle. L’image est colorée, chaleureuse, délicieuse : les années 1930 dans un décor de maison de poupées, une mise en scène carrée, minutieuse.
Avec ce huitième film, Wes Anderson est au summum de son art. Classé parmi les cinéastes “indépendants”, il confirme son appartenance aux créateurs d’univers, au même titre que Tim Burton. Chapeau bas.
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The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson, 1h40, sortie en salles le 26 février.
Un monde à part dans le cinéma, au même titre que Tarentino ou Tim Burton, à découvrir d'urgence pour ceux qui veulent sortir des sentiers battus des niaiseries de couples à 2 ou 3 du cinéma français ( je le dis avec regrets ) Un excellent film.