Le titreur de génie Dany Laferrière est désormais immortel, avec un fauteuil depuis décembre sous la Coupole. C’est donc en académicien français que l’écrivain québécois et haïtien revient sous la verrière lyonnaise. Son verbe aura-t-il encore gagné en verdeur ?
Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ?, Éroshima, Le Charme des après-midi sans fin, Le Cri des oiseaux fous... On ne peut dénier à Dany Laferrière l’art des titres intrigants qui invitent à la rêverie. Au point que l’on lirait presque sa bibliographie, déjà riche de plus d’une vingtaine d’ouvrages, comme une manière de poème incantatoire.
Le dernier opus de l’écrivain porte de nouveau un titre imagé : Journal d’un écrivain en pyjama. Il s’y efforce – avec succès – de justifier sa volonté d’“écrire un jour un livre qui mérite l’arbre qu’on a dû abattre pour le fabriquer”. Il met en scène un narrateur qui lui ressemble, à la fois drôle et original. Un écrivain qui, s’il est bel et bien en pyjama, n’a pas du tout l’esprit endormi. Et se fixe même un ambitieux programme : examiner des questions essentielles, mais aussi apparemment annexes, qui touchent à la lecture et à l’écriture.
Des questions qui seront à coup sûr au centre des discussions autour de la table des Assises du roman ce lundi 19 mai.