C’est officiel et cette fois c’est la bonne : Martin Scorsese est enfin prix Lumière. Celui d’une édition 2015 dont voici un petit aperçu, parsemé de grands noms, de grands films et de grandes restaurations.
Scorsese prix Lumière, c’était un peu l’Arlésienne que les rumeurs pré-annonçaient chaque année et puis finalement non. Mauvaises rumeurs, mauvais timing, cette fois on n’a plus à se poser la question puisque c’est la bonne. C’est bien le réalisateur très tôt palmé (1976) de Taxi Driver qui recevra la distinction honorifique de l’institut Lumière et en sera donc l’invité principal et prestigieux, succédant ainsi à Pedro Almodovar.
L’héritier de Martin
Ce sera l’occasion de refaire un tour dans la filmographie du maître, absolument foisonnante (on citera Taxi Driver, Les Affranchis, La Couleur de l’argent, Casino). La question est : verra-t-on ses deux acteurs fétiches, De Niro et Di Caprio, monter sur scène avec le grand Martin ? L’un des héritiers de Scorsese sera lui bien là, en la personne du réalisateur danois Nicolas Winding Refn (Pusher, Drive...) qui viendra présenter un... livre : L’Art du regard (édité par l’institut Lumière), qui recense sa collection personnelle d’affiches de séries B érotiques et d’horreur.
Honneur à Sophia
Mais cette 7e édition sera également l’occasion d’un hommage à Sophia Loren qui en sera l’invitée d’honneur. L’occasion aussi de fêter les 120 ans d’une autre grande dame du cinéma : la Gaumont.
Côté hommages toujours, le regretté Jean Yanne, incarnation inégalable du bougon à la française et de l’humour cinglant, sera à l’honneur, de même que celui que l’on pourrait qualifier de père du cinéma japonais : Akira Kurosawa (Rashômon, Les Sept Samouraïs, Kagemusha, Ran... pour ne citer que ses chefs-d’œuvre les plus connus) dont on présentera, c’est à noter, les films de la période Toho (le grand studio japonais avec lequel il travailla un temps) en copies restaurées.
Desplat, Duvivier, du B
Le compositeur stakhanoviste incontournable du cinéma mondial Alexandre Desplat (un oscar, des césars, Grammy et Golden Globe en pagaille) aura également droit à son hommage. Tout comme la réalisatrice soviétique Larissa Chepitko. Et, puisqu’on parle cinéma d’auteur, une rétrospective Julien Duvivier (Pépé le Moko, La Belle Équipe, Panique) présentera en 7 films restaurés le travail de ce réalisateur qui s’épanouit autant avant-guerre qu’après-guerre, entrecoupé d’un intermède américain.
Pour ceux qui attendent les grandes copies restaurées de classiques monumentaux, on annonce Out of Africa de Sidney Pollack, Blade Runner de Ridley Scott et Docteur Jivago de David Lean. Mais puisque le festival Lumière sait dénicher le cinéma d’auteur partout où il y en a, une rétrospective sera également consacrée aux 30 ans (déjà !) des studios Pixar, véritable accélérateur de particules et grand rénovateur du film d’animation.
Plus anecdotique mais pas moins savoureuse, la fameuse Nuit à la halle Tony-Garnier, qui sera tout entière tournée vers le B et surtout l’horreur, démontrant là encore la puissance auteurisante de ce cinéma très genré. Au programme : The Thing (John Carpenter), Insidious (James Wan), Evil Dead (Sam Raimi), La Nuit des morts vivants (George Romero).