C’est la rentrée et c’est dans l’Ain que ça se passe. Ambronay, feu, partez !
À cheval, comme de coutume, sur septembre et octobre, le festival d’Ambronay arbore une programmation 2015 auréolée de “Mythes et mystères”, fil conducteur et thématique choisi cette année. Mythes omniprésents dans la musique baroque (Orphée, Typhon, Hercule...), mystère de la Passion du Christ (avec la reconstitution, cette année, de la Passion selon saint Marc de JS Bach par le chef Itay Jedlin), un brin de dialectique et d’effet d’annonce : l’essentiel est là et la programmation ne déçoit pas.
11-13 septembre : Madrigaux et fado
Des madrigaux italiens (Monteverdi, Gesualdo...) mais aussi des œuvres contemporaines du compositeur Thierry Pécou par l’ensemble Voces Suaves, une Messe en si de Bach par le Collegium 1704 : on démarre fort, avec un premier week-end qui voit aussi le fado portugais s’inviter à l’abbaye, sans oublier les Grands Motets pour le Louvre d’Henry du Mont que l’excellent ensemble Correspondances, emmené par Sébastien Daucé, nous servira le dimanche.
17-20 septembre : Orphée caliente
Le second week-end, caliente à souhait, verra notamment celui dont on ne cesse de parler, à savoir Nicolas Achten (baryton, harpiste et luthiste), interpréter à la tête de ses Scherzi Musicali un programme bâti autour du mythe d’Orphée dans l’Italie du Seicento.
On retrouvera de grands habitués, la Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón, cette année dans les grands airs de Cavalli, tandis que La Fenice de Jean Tubéry nous redonnera le King Arthur de Purcell.
Évoquons également la création en résidence ambrone du trio improvisé regroupant Thomas Dunford au luth, Keyvan Chemirani aux percussions orientales et Jean Rondeau, l’icône “pop” du clavecin, récent lauréat aux Victoires de la musique.
23-27 septembre : Galilei et Jordi
On continue sans faiblir avec un concert cross-over qui nous emmènera en terre ottomane en compagnie du Canticum Novum et la recréation mondiale de la Messe pour la naissance du Grand Dauphin de Rovetta par le Galilei Consort, qui appellera à son tour la reconstitution exclusive de la Passion selon saint Marc de Bach à partir du livret de 1744.
À ce stade, le suspens est à son comble... “Il” est bien là ! Fidèle et au poste, Jordi Savall nous offrira un de ces florilèges maison dont il a le secret, en compagnie du Concert des Nations.
30 sept-4 octobre : Bouquet florissant, harmonique et spirituel
Nouveau suspens... Les Arts Florissants sont là aussi ! A capella et en petit effectif, pour des madrigaux de Monteverdi : on se réjouit. De même que pour le concert du Poème Harmonique à l’Auditorium (à Lyon donc) avec des Te Deum de Charpentier et Lully très attendus.
Le dernier week-end s’achèvera avec “eeemerging”, festival au sein du festival donnant la parole et la réplique à quelques artistes et ensembles émergents résidents (La Clique des Lunaisiens, Les Musiciens de Saint-Julien...), avant d’exploser en bouquet final avec la folle Messe à 40 voix de Striggio par Le Concert Spirituel d’Hervé Niquet.