Et hop, une édition de plus pour le Festival de musique baroque de Lyon. Sa programmation est impeccable, comme à l’accoutumée : sans surprises, mais qui irait s’en plaindre ?
De toutes les saisons musicales lyonnaises, s’il en est une qui mérite le qualificatif de “valeur sûre”, il s’agit sans aucun doute du Festival de musique baroque, véritable institution qui dispense une vingtaine de concerts répartis sur l’année... et rien à jeter ! Cette 31e édition ne déroge pas à la règle, dévoilant un profil des plus avantageux qui ne laissera pas indifférents les amateurs de musique ancienne.
Savall, notre grand-père préféré
Impossible, quand on emploie l’expression “valeur sûre”, de ne pas penser à Jordi Savall ; comble du hasard, notre grand-père préféré est de la partie ! Si l’effet de surprise est un peu raté – la doublure à la viole de gambe de Jean-Pierre Marielle et Gérard Depardieu dans le film Tous les matins du monde n’ayant pas loupé beaucoup d’éditions –, l’on se réjouit tout de même. Et d’autant plus de ce nouveau programme hybride faisant dialoguer les musiques des peuples des Balkans et des diasporas tsigane et sépharade (le 12 octobre) : un menu syncrétique élaboré par le maître, invitant pour l’occasion des musiciens traditionnels d’Europe orientale.
Un programme très riche jusqu’en décembre
Saluons également cette Nuit Corelli (en novembre) célébrant le tricentenaire de la mort du compositeur italien et permettant aux élèves et professeurs du CNSMD de Lyon de nous gratifier des plus belles pages d’un compositeur tout simplement lumineux.
Cela n’est pas fini, loin de là. Admirez, mesdames et messieurs, non pas le roi des animaux mais le programme de musique sacrée : le fabuleux Stabat Mater à dix voix de Domenico Scarlatti interprété par La Venexiana de Claudio Cavina, le miraculeux Vespro della Beata Vergine par les Nouveaux Caractères, l’éclatant Oratorio de Noël de Bach par le Concert lorrain et Arsys Bourgogne. Un opéra ! Et pas n’importe lequel : Dido and Æneas de Henry Purcell, œuvre fulgurante arborant ici de sérieux arguments entre les mains de La Fenice de Jean Tubéry, responsable d’un King Arthur incandescent la saison dernière. Des voix virevoltantes avec “Le Règne des castrats” incarné par le falsettiste Valer Sabadus, ou des airs et duos d’opéra par Philippe Jaroussky et Nathalie Stutzmann, une Pastorale de Charpentier interprétée par l’ensemble Correspondances et l’on arrive à Noël... même pas épuisé, prêt à affronter la suite (du même acabit) à la rentrée de janvier !
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Festival de musique baroque de Lyon. Du 3 octobre au 11 juin, à la chapelle de la Trinité. Nous reviendrons sur certains des concerts l’heure venue, mais en attendant le programme détaillé est en ligne ici.