Enfin ! Ce jeudi 8 décembre la Fête des lumières est de retour à Lyon, après deux années qui semblent avoir duré une éternité. La magie est-elle au rendez-vous ? Quelles sont les meilleures installations, nos déceptions ? Le tour des illuminations en avant-première.
En décembre 2015, suite aux attentats de Paris, la Fête des lumières lyonnaise est reportée d’une année. Après deux ans d’attente donc, les Lyonnais vont pouvoir renouer avec cette fête qui fait partie du patrimoine immatériel de la ville. Pour des raisons de sécurité, les installations sont cependant cantonnées sur la Presqu’île et la colline de Fourvière. Nous en avons fait le tour hier soir. Quelles sont les réussites et les déceptions ? Verdict ci-dessous.
Fête des lumières 2016 : les tops
Évolutions – sur la cathédrale Saint-Jean
Si vous ne pouvez voir qu’une seule installation de cette Fête des lumières, choisissez Évolutions à Saint-Jean. Yann Nguema à la lumière et EZ3kiel pour la musique livrent une partition sans faute qui en met plein les yeux et les oreilles.
Les 12 000 pierres de la cathédrale se transforment en pixels donnant vie à cette vieille dame qui s’approche du millénaire. L’illusion est parfaite. Combinée à une partition musicale de haute volée, Évolutions est un vrai plaisir qui donne des frissons.
Platonium – dans la cour de l’hôtel de ville
Platonium est typiquement le genre d’œuvre qui va diviser, mais elle mérite qu’on lui laisse sa chance. Cette allégorie du mythe de la caverne est soutenue par le CNRS. Les visiteurs qui rentrent à l’intérieur de l’hôtel de ville (par les Terreaux) sont accueillis par des écrans projetant des recherches du CNRS, avant d’être émerveillés par des bandes lumineuses fluorescentes se reflétant dans un miroir, qui vibrent au gré de la musique.
Inspirée par des modèles capables de dépolluer l’eau et l’air, Platonium incarne l’espoir d’un futur meilleur. Mais la magie est parfois dans le détail, les plus curieux pourront se pencher vers le miroir et contempler un infini renversant.
Soleil – sur la colline de Fourvière
Une lune solaire illumine la basilique et le palais de justice. Tel un phare dans la nuit, l’installation encourage régulièrement à lever la tête pour voir comment la lumière joue avec les perspectives et les ombres.
Espérons que le brouillard ne vienne pas effacer le tableau…
La fin d’Incandescens (à Fourvière)
et la fin de Sans dessus dessous (aux Terreaux)
Incandescens dans le théâtre antique de Fourvière (en photo) et Sans dessus, dessous aux Terreaux partagent le même défaut (voir ci-dessous), comme la même qualité. Les deux œuvres marquent le retour du feu à la Fête des lumières. Ces flammes qui réchauffent le cœur et les esprits manquaient clairement aux Lyonnais. Il suffit de quelques effets pyrotechniques pour que les visiteurs affichent un grand sourire de satisfaction. Si les deux narrations sont loin d’être marquantes, le feu quant à lui laisse un souvenir impérissable.
Fête des lumières 2016 : nos déceptions
Des démarrages un peu longs au théâtre antique et aux Terreaux
Avant de pouvoir profiter des flammes à Fourvière comme aux Terreaux ( en photo), il faut subir des démarrages un peu longs dans les scénarios des deux œuvres.
Dans le théâtre antique, Incandescens joue sur les silhouettes, quitte à prendre un peu trop son temps.
Place des Terreaux, Sans dessus, dessous nous raconte l’aventure d’un savant fou qui part à la poursuite de sa chouette coincée dans une machine folle qui dérègle le climat mondial. L’œuvre, inspirée de Jules Verne, s’embourbe légèrement à ses débuts. Tout (la magie des lumières) vient à point à qui sait attendre.
Un songe forain – place Bellecour
Depuis plusieurs éditions, les installations de la place Bellecour sont loin de faire partie du trio de tête. Cette année, Songe forain décevra ceux qui attendaient impatiemment cette aventure qui rappelle l’univers de Tim Burton ou Fellini.
L’œuvre n’est pas mauvaise, mais se réduit à la projection d’un court-métrage sur la grande roue, sans réelle utilisation du cadre de la place ou mise en abîme des manèges virtuels qui reposent sur une attraction réelle.
Roboticum – place Bellecour
Roboticum aurait été révolutionnaire en 2015, en 2016 il paraît presque daté. Alors que l’on parle de plus en plus de feux d’artifice remplacés par des drones volants, ces quatre robots industriels bien ancrés au sol semblent patauds avec leurs écrans géants. Cette déception est nuancée par un final sympathique, avec un zeste de folie.
Ben vous n'avez pas vu l'animation de la place des Jacobins, la plus époustouflante de toutes ! Elle est minutieuse, elle respecte le monument, elle le met en valeur… L'animation des Terreaux est très réussie d'un point de vue technique, mais elle serait projetée sur un mur d'usine, ce serait aussi jolie. Elle ne tient que peu compte des façades monumentales et historiques.
Moi je prend 3 jours de RTT et je fuis Lyon....