La seconde édition du festival Lumière, l’événement cinéma de l'année, se tient jusqu'au 10 octobre à Lyon. Occupant un peu toutes les salles du Grand Lyon, l’Institut Lumière, organisateur de la manifestation, vous propose de découvrir ou de redécouvrir un peu moins de 80 films dans des conditions de visionnage optimales, le tout présenté ponctuellement par des artistes hors promo. A cette occasion, Lyon Capitale vous propose son choix de huit films incontournables, alliage de classiques et de films cultes.
MAN ON THE MOON de Milos Forman (1999)
L’autre biopic de Forman est également un chef d’oeuvre de mélancolie comique. Le réalisateur tchèque se consacre cette fois au comique américain (méconnu en France) Andy Kaufman, un authentique cinglé interprété par un Jim Carrey au sommet qui franchit grâce à ce film un palier considérable dans sa carrière. Le tube éponyme de REM qui l’accompagne est probablement leur meilleur et tire le film vers des sommets.
LE GUÉPARD de Luchino Visconti (1963)
On dit généralement que c’est LE rôle d’Alain Delon (avec une demi-douzaine d’autres). Palme d’or à Cannes en 1963, le film est l’un des classiques de Visconti, ce qui le concernant ne veut pas dire grand chose. Il y compte l’histoire d’un Prince de Sicile alors que prend fin le système féodal sicilien et que se préfigure l’unification italienne par les troupes de Garibaldi.
Z de Costa-Gavras (1969)
Un pays méditerranéen non identifié (en fait la Grèce), la mort accidentelle d’un député, deux enquêteurs zélés, un complot politique, c’est la recette de ce thriller haletant signé Costa-Gravas. Le film, d’une efficacité rare, reçut une pluie de récompenses dont deux Oscars. La charge politique est si lourde que le film sera interdit en Grèce jusqu’à la fin du régime des Colonels en 1974.
ROSEMARY’S BABY de Roman Polanski (1968)
On peut y voir un film sur le voisinage ou sur les angoisses de la maternité, ou encore un délire sur la paranoïa. Toujours est-il que ce classique de Polanski qui plonge la vie d’un couple new-yorkais dans une horreur lancinante, fout sacrément les chocottes. Porté notamment par les interprétations inoubliables de Mia Farrow (Rosemary) et de John Cassavettes (Guy, son mari).
SUSPIRIA de Dario Argento (1977)
Le symbole ultime de l’univers esthétisant du maître de l’horreur italien Dario Argento, passé maître dans l’art d’accommoder les couleurs à l’hémoglobine. Cette histoire de sorcières regroupées dans un internat est devenue un classique du genre et une référence pour de nombreux héritiers du cinéaste.
POINT LIMITE ZERO de Richard C. Sarafian (1971)
L’une des grandes obsessions du cinéma américain est le film de bagnole. Et la référence du genre, avec Macadam à deux voiesde Monte Hellman, sorti la même année, est Point Limite Zéro. Sarafian y rejoue le “Mythe de la frontière” aux commandes d’une simple mais extraordinaire course-poursuite à travers les États-Unis. Comme la Mustang de Bullit, la Dodge Challenger 1970 du film est passée à la postérité notamment dans Boulevard de la Mort de Tarantino.
UN JOUR SANS FIN d’Harold Ramis (1993)
Film culte d’Harold Ramis aussi bien que de son interprète Bill Murray, Un Jour sans fin est basé sur un pitch simplissime : un reporter chargé de couvrir “Le Jour de la Marmotte”, la fête annuelle d’un trou paumé, voit sa journée d’autant plus se transformer en cauchemar, qu’elle recommence à l’infini. Seules les personnes qui n’ont jamais vécu ce phénomène n’aiment pas ce film.
LA SOIF DU MAL d’Orson Welles (1958)
Charlton Heston (en policier mexicain), Janet Leigh, Orson Welles, tous au sommet, cela donne l’un des plus grands thrillers de l’Histoire, entre attentat politique à la frontière américano-mexicaine, corruption et mafia locale. Ne serait-ce que pour son plan séquence d’ouverture long de plus trois minutes, le film vaut son pesant de pesos.
Mardi 5 octobre à l’Institut Lumière (18h15). Présenté par Jim Harrison.
Lumière 2010, du 4 au 10 octobre un peu partout dans le Grand Lyon.
Plus d’infos sur les séances : www.lumiere2010.org
Le festival Lumière - sur le passé - est probablement la pire manière de célébrer le cinéma à Lyon et de faire référence aux formidables inventeurs qu'étaient les frères lumières.Pas un once de critiques de nos chers journalistes, alors qu'un autre festival (le CNG) vient de fermer ses portes dans une indifférence généralisée. Je suppose que la fermeture de quelques CNP et autres belles aventures ne pèse guère lourd quand le beau monde s'empiffre lors du cocktail inaugural du festival qui n'a de lumière que le nom.