La Maison sens dessus dessous 2015 montage

La Maison Sens Dessus Dessous 2015 : tout en finesse !

C’est la 3e édition de ce festival organisé par la Maison de la danse, qui met en valeur des artistes pas comme les autres, célèbres (Christian Rizzo, on vous en parle ici) ou non. Cette année, la programmation semble ciselée autour de propos et de formes d’une grande subtilité. Panorama.

Obama

Your Majesties, chorégraphie de Marta Navaridas et Alex Deutinger © Daniel Schmidt

© Daniel Schmidt
Your Majesties.

Une des premières curiosités de ce festival sera le duo Marta Navaridas et Alex Deutinger, chorégraphes-performers qui viennent d’Autriche. Avec Your Majesties, ils s’attaquent à un moment historique, celui du discours légendaire que Barack Obama prononça en 2009 lors de la réception du prix Nobel de la paix à Oslo.

Deutinger est Barack Obama et Navaridas son prompteur... Tandis que l’un parle, l’autre met à nu les techniques d’un discours politique pour tenter de nous faire comprendre comment il se construit. Sur fond de paix et d’espoir, le corps et la parole réinventent, peut-être, un autre langage !

Your Majesties – 25 et 26 mars, aux Ateliers, Lyon 2e.

HP

Chalet#1, chorégraphie de Denis Plassard © Christian Ganet

© Christian Ganet
Chalet#1.

Conçu comme une mosaïque de petits tableaux décrivant le quotidien de l’hôpital de la Salpêtrière, Denis Plassard a écrit Chalet 1 après un séjour dans le service des “petits mentaux”. Il y fait le portrait de malades, d’infirmiers, de médecins, sur fond d’humour et sous la forme d’un trio représentant un chœur chorégraphique, assis. C’est un exercice dans lequel le chorégraphe excelle, mêlant play-back, cacophonie des gestes et des mots et on se réjouit de découvrir de nouveau son univers sensible et farfelu où trois interprètes ne feront plus qu’un.

Chalet 1 – 24 et 25 mars, à la MJC Laënnec-Mermoz, 21 rue Genton, Lyon 8e.

Droit d’auteur

Antoine Defoort © Belinda Annaloro

© Belinda Annaloro
Antoine Defoort.

Artiste surdoué, maniant l’humour, les arts plastiques et les prises de tête pseudo-intellectuelles, Antoine Defoort est de nouveau à Lyon (après la Biennale) avec Un faible degré d’originalité, une “causerie in progress” portant sur le sujet de la propriété intellectuelle dans la création artistique. Comme à son habitude, l’artiste brouille les pistes en mélangeant un réel travail de documentation sur le sujet qu’il aborde, le situant par la suite dans un contexte qui confine à l’absurde. Entre état des lieux du droit d’auteur et tergiversations joyeuses sur ses enjeux, une conférence bêta !

Un faible degré d’originalité – 28 et 29 mars, aux Ateliers.

Apartheid

Gregory Maqoma © John Hogg

© John Hogg
Gregory Maqoma.

Danseur, chorégraphe et pédagogue, Gregory Maqoma (37 ans) est considéré comme l’un des plus talentueux artistes de la nouvelle génération en Afrique du Sud. Le point de départ de son solo Exit/Exist est le destin de Jongum-Sobomvu Maqoma, chef xhosa né en 1798 et mort en prison en 1873. Il a été arrêté alors qu’il sommait les colons anglais de libérer les terres xhosas. Son acte de courage a marqué les mémoires, pour s’inscrire dans l’histoire de l’apartheid. Théâtre, musique, chant et vidéo façonnent le travail du chorégraphe, qui part à la recherche de ses origines familiales et historiques, n’hésitant pas à extraire de son corps les stigmates d’une mémoire enfouie, indélébile.

Exit/Exist –24 et 25 mars, à la Maison de la danse.

Sens de la vie

Clément Dazin © Michel Nicolas

© Michel Nicolas
Clément Dazin.

Très vite intéressé par le mouvement, Clément Dazin commence la gymnastique à l’âge de 6 ans puis se tourne vers le cirque et le jonglage, sans oublier de passer par le théâtre, le hip-hop, pour se retrouver naturellement chez David Bobee, cherchant le lien entre ces disciplines. Avec Bruit de couloir, il expérimente les raisons de vivre que l’on peut avoir selon nos âges, quels sont nos angoisses, nos plaisirs. Il tente aussi de retrouver ces sensations quand, proches de la fin, en état comatique, certains revivent des bribes d’existence.

Bruit de couloir – 24 et 25 mars, à la Maison de la danse.

Risque

Chloé Moglia dans “Rizhikon” © P. Gerard

© P. Gerard
Chloé Moglia dans “Rizhikon”.

“Une pièce sur le rapport au risque, folie ou nécessité qui nous amène à cheminer au bord des précipices. Une proposition allégorique, physique, visuelle, auditive, visant à susciter sensations, sentiments, rêveries, réflexions, autour de cette question de la mise en jeu/mise en danger de soi.” C’est ainsi que Chloé Moglia, trapéziste de formation, définit son solo Rhizikon. La scénographie est celle d’un tableau d’école ressemblant à un mur sur lequel son corps mobilise nombre de tentatives, parfois suspendu, posé, cassé, plié, se jouant aussi de dessins tracés à la craie.

Rhizikon – 27 et 28 mars, à la Maison de la danse.
“Sens dessus dessous” mais dans l’ordre
Mardi 24 mars
à 19h30, à la MJC Laënnec : Chalet#1
à 19h30, à la Maison de la danse : Bruit de couloir
à 20h45, à la Maison de la danse : Exit/Exist
Mercredi 25
à 19h30, à la MJC Laënnec : Chalet#1
à 19h30, à la Maison de la danse : Bruit de couloir
à 20h30, aux Ateliers : Your Majesties
à 20h45, à la Maison de la danse : Exit/Exist
Jeudi 26
à 20h30, aux Ateliers : Your Majesties
Vendredi 27
à 19h30 et 22h, à la Maison de la danse : Rhizikon
à 20h45, à la Maison de la danse : D’après une histoire vraie
Samedi 28
à 19h30 et 22h, à la Maison de la danse : Rhizikon
à 20h30, aux Ateliers : Un faible degré d’originalité
à 20h45, à la Maison de la danse : D’après une histoire vraie
Dimanche 29
à 17h, aux Ateliers : Un faible degré d’originalité
Réservations sur le site de la Maison de la danse.
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