Le prix Lumière devrait-il récompenser une femme ?

C'est ce que pense Thérèse Rabatel, élue de la Métropole en charge de l'égalité hommes/femmes. En plein conseil de la métropole, elle a pointé cette gênante réalité : sur 7 prix Lumière décernés, la totalité sont des hommes.

Elle en a fait l'un de ces chevaux de batailles. Lors du dernier conseil de la Métropole, Thérèse Rabatel, adjointe au maire de Lyon en charge de l'égalité hommes/femmes, a fustigé publiquement les orientations du prix Lumière.

Ce n'est pas que Ken Loach, Tarantino ou Almodovar trouvent disgrâce à ses yeux. Le travail des deux dernier est même réputé pour mettre en valeur les personnages féminins. C'est surtout que pour la septième édition de son festival, l'institut Lumière va remettre son Nobel du cinéma, encore une fois, à un homme : Martin Scorsese.

"Aujourd'hui il y a dérive, tempête l'élue. Je n'ai rien contre les hommes, je soutiens l'égalité. Mais si la dynamique continue, cela révèle un vrai problème. On ne peut pas laisser dire internationalement que Lyon a créé un festival pour les hommes". Si le jury venait à distinguer un homme une nouvelle fois l'an prochain, Thérèse Rabatel menace de ne pas voter les subventions au festival Lumière.

Peu de femmes réalisatrices

Thierry Frémaux, directeur de l'Institut, n'a pas pu répondre à nos questions aujourd'hui. Mais au 25, rue du Premier film, on trouve la polémique inappropriée. Des hommages sont rendus chaque année à des actrices. Pour l'édition 2015 du festival, des cycles de réalisatrices mettant à l'honneur la française Jaqueline Audry et la russe Larissa Chepitko sont prévus. Surtout, le prix est destiné à récompenser des directors ayant eu une longue et fructueuse carrière… Une espèce rare chez ces messieurs, mais peut être plus encore chez ces dames.

"La vraie question, c'est : qu'est ce qui fait qu'il y a si peu de femme cinéastes ?", nous dit-on à l'Institut. Un avis partagé par Thérèse Rabatel, pour qui les réalisatrices prestigieuses sont rares car elles sont depuis longtemps victimes de stéréotypes : "dans le milieu de la culture en général, les inégalités hommes/femmes sont très marquées, plus que dans le sport par exemple".

Resterait la solution de primer des actrices ayant eu un lien étroit avec la production de films. C'est sur cette base qu'avait été honoré Gérard Depardieu en 2011.

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