Trois fois Gette et deux fois moi, avec un détour par Tarare et Villefranche en passant par la rue Burdeau. Sélection d’expositions à voir ce mois-ci dans la région lyonnaise.
À 88 ans, Paul-Armand Gette revient à Lyon où il est né et fut ingénieur chimiste. Il est présent dans trois lieux. Il évolue entre nature et corps humain, notamment les (très jeunes) sexes féminins qu’il photographie. Galerie Domi Nostrae (jusqu’au 9 avril) son érotisme imprègne l’œuvre, ainsi qu’à l’Urdla (jusqu’au 30 avril), où il s’accompagne de textes, tandis qu’au centre d’arts plastiques de Saint-Fons (jusqu’au 30 également), il use de plusieurs techniques pour perpétuer ses interrogations à propos de la nature et de l’environnement.
Double autoportrait. Le musée des Beaux-Arts propose une exposition sur la thématique du portrait, “Autoportraits de Rembrandt au selfie”, et la galerie Descours avec “Le Moi en face” des autoportraits de Giordano à Molinier (jusqu’au 26 juin).
À Tarare, Daniel Tillier cherche “le juste et le beau”, l’exact, avec une abstraction moins radicale, aux titres évocateurs (La Souffrance des fleurs), une science des couleurs, de leur circulation et de leur mouvement, dans la fluidité de l’acrylique sur toile – Espace culturel André-Malraux, jusqu’au 24 avril (ouvert du mercredi au dimanche, 14h30-18h30).
L’Attrape-Couleurs, lieu menacé au même titre que bien d’autres (la Spirale à Décines, le CAP St-Fons…), présente (jusqu’au 15 mai) les dessins et peintures ludiques façon BD, documents et photos de Benjamin Artola qui, avec le collectif Moï Moï, agit depuis le Pays basque.
Les galeries de la rue Burdeau ont de nouveau verni ensemble, offrant parallèlement une dizaine d’expositions aux univers fort divers et riches d’intérêt. “Col Tempo” de Christine Célarier redessine en fragments la Renaissance vénitienne (Atelier 28). Dans une exposition collective, on retrouve avec plaisir les sculptures-assemblages en journaux et Inox de Vincent Gontier (galerie Elizabeth Couturier) voisinant avec Arthophilia, ex-galerie des Pentes, dans son nouveau lieu. Il expose également au musée Hébert (à La Tronche, en Isère, jusqu’au 3 avril). Les montages de Liot forment en couleurs, en bois et en vis des bricolages savants qui reprennent les mythes contemporains de la BD et du cinéma (galerie AMRP Pallade). Les paysages urbains ou naturels, désolés, inquiets, déliquescents d’Anne Bertoin peignent en noir et blanc “Un monde sans repères, ni soleil, ni lune” (galerie 48).
Du côté de Villefranche/Saône, deux expositions sont également en cours. Le musée Paul-Dini, dans son cycle “Un été contemporain”, propose Abstractions (jusqu’au 18 septembre). Et la galerie 116 Art présente le travail de Nadine Lahoz-Quilez, qui continue de développer un travail d’installation (broderie, couture, dessin…) et de sculpture à partir du corps, en s’aidant cette fois de la mythologie, de la peau… et du poil (jusqu’au 7 mai).