Lyon : le concert contesté de Bertrand Cantat au Transbordeur

La nouvelle tournée de Bertrand Cantat fait polémique après la condamnation du chanteur à huit ans de prison en 2003 pour le meurtre de sa compagne. À Lyon, son concert programmé le 21 mars, qui affiche complet, ne devrait pas échapper à la contestation.

Bertrand Cantat, l’ancien leader de Noir Désir, fait son retour sur scène avec une trentaine de concerts prévus, dont le 21 mars au Transbordeur, à Lyon. Le chanteur avait été condamné en 2003 par la justice lituanienne pour homicide involontaire sur sa compagne, Marie Trintignant, lors d’un séjour à Vilnius. Le 15 février, Le Point révélait de nouveaux éléments à son sujet : une main courante déposée par une artiste contre le chanteur décrivait un homme au "comportement menaçant et violent psychologiquement". Les révélations de l’hebdomadaire avaient déjà obscurci la sortie de l’album solo "Amor Fati" de Bertrand Cantat. Aujourd’hui, sa tournée est au coeur d’une polémique qui relance le débat sur les féminicides. Par ailleurs, le chanteur a annoncé ce lundi qu’il se retirait de tous les festivals de l’été où il était programmé : "de cette manière ces derniers n’auront plus à subir des pressions de toute nature", déclare-t-il, évoquant son "droit à la réinsertion". Pour Marion Athiel, militante au planning familial, Bertrand Cantat ne devrait pas se produire à Lyon, "ni ailleurs sur la place publique". Si la jeune femme dit "entendre le débat sur son talent", elle ne peut "cautionner la violence faite aux femmes, même quand il s’agit d’un artiste". Interrogée par BFM TV suite aux annulations de certains concerts de Bertrand Cantat par des festivals cet été, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a déclaré : "Il a payé, la justice a tranché, il a aussi le droit de continuer à vivre".

Le Transbordeur et l’adjoint à la culture de Lyon n’ont pas réagi

Récemment, deux représentations ont été annulées. Notamment à Ruoms, en Ardèche, où Bertrand Cantat devait se produire le 14 juin sur la scène de l’Aluna Festival. Les organisateurs l’ont finalement déprogrammé, en raison de "manifestations et désistements de certains festivaliers et mécènes, sans lesquels le festival ne peut avoir lieu", ont-ils annoncé sur leur site mercredi. Le festival Les Escales de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a également annulé la représentation de l’artiste, suite à une lettre ouverte du maire (PS). À Grenoble, sa déprogrammation n’a pas été annoncée. Mais un collectif de féministes se mobilise contre son concert à la Belle Electrique, prévu ce mardi. Une pétition a été lancée, et recueille près de 600 signatures. Pour le collectif, il n’est pas question "d’art, de censure ou de remise en cause du talent de Bertrand Cantat, mais surtout de programmer une personne ayant commis un féminicide". Marion Athiel, militante au planning familial, affirme que des réactions sont également à attendre à Lyon : "une mobilisation devrait s’organiser, dans la continuité du mouvement de Grenoble", a déclaré la jeune femme, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes. La salle du Transbordeur reste, à ce jour, injoignable. Contacté à ce sujet par Lyon Capitale, Loïc Graber, l’adjoint à la culture au maire de Lyon, n’a pas souhaité faire de commentaire.

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