De toutes nos forces, Belle et Sébastien…nombreux sont les films tournés, pour partie, en région Rhône-Alpes. Reportage dans les coulisses du Pôle Pixel, à Villeurbanne, alors que se prépare le tournage de Ma vie de courgette, un long-métrage d’animation plein de promesses.
Quand le Pôle Pixel s’anime…
Le tournage de Ma vie de courgette doit débuter en août. D’ici là, toute l’équipe travaille d’arrache-pied pour préparer les studios du pôle Pixel : ils seront bientôt une soixantaine sur les lieux pour accueillir l’héroïne du film. Et cette héroïne n’est rien d’autre que Courgette, une petite marionnette de 9 ans, abîmée par la vie.
Claude Barras, le réalisateur – un ancien élève de l’école lyonnaise Emile Cohl – a choisi d’adapter le roman de Gilles Paris, Autobiographie d’une courgette, pour en faire un long-métrage de 70mn. Il explique : "Ma vie de Courgette est un roman pour adultes qui parle de l’enfance de manière assez naïve et parfois assez crue. La principale difficulté a été de trouver une forme de narration propre au cinéma : dans le livre, c’est l’enfant qui parle à la première personne. Il a fallu construire des dialogues, et casser la voix off au profit d’une mise en scène plus classique".
Le cinéaste a imaginé sa marionnette en la sculptant. Celle-ci devra prendre vie grâce au Stop-Motion. Le Stop-motion, ou animation en volume, est une technique qui consiste à créer une impression de mouvement à partir de photographies d’objets en relief. En bref : des "animateurs" font bouger les personnages pendant qu’une caméra prend une photo à chaque changement de position. La succession d’images rend les héros vivants.
Stop-motion : un travail en équipe très méticuleux
Le processus est complexe et précautionneux. Depuis mars, Les studios du Pôle Pixel se métamorphosent au son des scies et marteaux : les décorateurs s’échinent à fabriquer la maison de Courgette et les rues de sa ville. Ceci, à plusieurs échelles, en fonction des plans prévus. Ludovic, décorateur, explique : "Pour faire l’extérieur de la maison, nous avons eu besoin de 10 jours. Le toit est en polystyrène, et tout doit être démontable rapidement".
La marionnette est également en phase de création : ses cheveux sont fabriqués par une entreprise dans la Drôme, sa tête à Annecy… Et Courgette sera finalement assemblée près d’Annemasse. Claude Barras a choisi le Stop-motion pour toutes ces raisons : "j’ aime le côté artisanal que cela implique. Il y a des décorateurs, des couturiers, des électriciens, des acteurs…ce qui m’intéresse, c’est l’énergie collective".
Les voix des personnages ont déjà été enregistrées par des enfants, durant 4 semaines. En août, les animateurs vont devoir se caler sur ces sons pour faire bouger les marionnettes au même rythme. Le tournage doit prendre fin en février 2015. Budget total : 5,5millions d’euros. Rhône-Alpes cinéma cofinance la production franco-suisse à hauteur de 400 000€.