Max Black
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Musiques en scène : une biennale en réseau

Comme chaque année au nombre pair, la biennale “Musiques en scène” s’invite un peu partout à Lyon, avec cette fois pour thématique un nuage (cloud en anglais) évoquant le réseau infini… Début des turbulences ce mercredi 5 mars.

Max Black, de Heiner Goebbels © DR

Max Black, de Heiner Goebbels © DR

Vivre en son temps aujourd’hui, c’est vivre en réseau, connecté 24 heures sur 24 via son smartphone dernier cri, sa tablette et une foule de réseaux sociaux dont la liste ne cesse de s’accroître. Point de temps pour l’écoute “religieuse” des musiques exigeantes, on zappe, télécharge à tout-va sans même prendre le temps d’écouter…

“Musiques en scène” s’empare de cette contradiction pour bâtir un programme baptisé “Dans le nuage” : une tentative dialectique de tracer des ponts entre les différentes formes d’art ici mises en réseau (théâtre, vidéo, danse…) et d’interconnecter une multitude de partenaires et de lieux accueillant les nombreux concerts, opéras, performances, projections, etc.

Une biennale placée donc sous le signe du nuage (ou réseau TOTAL) qui emprunte les voies de la création à distance avec une performance “entre New York et Lyon” ou un rendez-vous inédit qui verra des détenues de la prison de Corbas chanter depuis leur centre de détention et ainsi donner la réplique à la violoncelliste Anne Gastinel, via un savant dispositif qui permettra de les filmer et de retransmettre les images (et le son !) en direct.

Interactivité

On joue ici manifestement la carte de l’interactivité, notamment à l’occasion de la journée “Cumulus” du 29 mars qui propose une balade déambulatoire en concerts, offrant au public diverses étapes le long des quais de Saône, journée qui s’achèvera par un concert de portables où le public sera invité à télécharger une application qui lui permettra de “jouer” de son téléphone cellulaire en le bougeant pour faire moduler le son.

En ouverture du festival, le quatuor Bela interprétera le 2e quatuor à cordes de Morton Feldman (le plus long quatuor de l’histoire), durant l’exécution duquel seront fournies aux spectateurs des occupations leur permettant d’appréhender ces 6 heures de manière ludique et confortable…

De Machaut à Heiner Goebbels en passant par… Steve Jobs

Heiner Goebbels © Wonge Bergmann

Heiner Goebbels © Wonge Bergmann

C’est Heiner Goebbels qui cette année a été choisi comme compositeur invité de la biennale, lui qui incarne mieux que personne cet “art total”, endossant simultanément les fonctions de compositeur, de metteur en scène ou de scénographe. Au travers de cette plus grande rétrospective jamais consacrée à Goebbels, nous découvrirons notamment son opéra I went to the house but did not enter dans le cadre d’une coproduction entre l’Opéra de Lyon et le TNP.

Un autre opéra de notre temps, signé Roland Auzet, sera donné au théâtre de la Renaissance : Steve V (King Different), librement inspiré de la biographie de Steve Jobs et du drame historique Henry V de Shakespeare.

Mais la chronologie remontera encore, jusqu’au XIIIe siècle et à Guillaume de Machaut pour une Messe de Nostre-Dame interprétée par l’ensemble Musica Nova, prouvant que la musique spéculative n’est pas née d’hier…

N’oublions pas la foule de créations, installations, expositions, d’artistes et d’ensembles invités, qui participeront de ce nuage colossal, propre à résister au vent de mars.

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Musiques en scène.
Du 5 au 29 mars. Divers lieux. Dates et horaires détaillés sur le site de la biennale.

Retrouvez tous les choix de la rédaction Culture de Lyon Capitale dans notre mensuel de mars, en vente en kiosques jusqu’au 26 mars, et dans notre boutique en ligne.

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