Dans un rapport d’observation positif sur la gestion financière, la chambre régionale des comptes a néanmoins critiqué le manque de “politique tarifaire” du conseil d’administration des Nuits de Fourvière. Elle a aussi pointé certains marchés publics qui “ne sont pas toujours conclus dans le respect des règles définies par le Code des marchés publics”.
Dans un rapport d'observation, la chambre régionale des comptes (CRC) d'Auvergne-Rhône-Alpes a reproché au conseil d'administration des Nuits de Fourvière de ne pas jouer "pleinement son rôle". En effet, selon les juges financiers, le conseil d'administration doit définir une stratégie de programmation autour "de la diversification des publics" en arrêtant "une véritable politique tarifaire".
"Le financeur public devrait pouvoir s’assurer du respect des exigences du service public de la culture [...] La démocratisation de l’accès à la culture ne revêt en effet pas le même enjeu concernant la variété ou les autres disciplines du spectacle vivant", explique la chambre régionale des comptes. En clair, le festival étant subventionné à hauteurs de 40 % (subvention annuelle de 3,7 millions d’euros et mise à disposition de moyens “qui ne sont pas tous évalués à leur juste valeur” selon la CRC) les tarifs sont trop élevés compte tenu du devoir de service public que devraient avoir les Nuits de Fourvière.
“Les marchés de plus faible montant ne sont pas toujours conclus dans le respect des règles définies par le Code des marchés publics”
La chambre régionale des comptes admet que la situation financière de la régie demeure saine. Pourtant, "si les recettes en provenance des entreprises occupent une place croissante, les relations mises en place avec certains partenaires ou mécènes présentent des risques juridiques réels, notamment en ce qui concerne le respect du Code des marchés publics et de la réglementation fiscale", expliquent les juges financiers.
Dans l'ensemble, les juges estiment que les principaux marchés passés "n'appellent pas d’observation majeure". Ce qui n'est pas le cas des marchés de plus faible montant, qui "ne sont pas toujours conclus dans le respect des règles définies par le Code des marchés publics", selon eux.
La chambre régionale des comptes adresse 5 recommandations
La CRC explique aussi que, si la capacité d'autofinancement est suffisante "en l’absence d’endettement et en raison d’un faible niveau d’investissement, les nécessaires travaux de remise aux normes des loges situées sous les théâtres antiques pourraient davantage fragiliser la situation”. “La question de la participation financière de la régie des Nuits de Fourvière à la rénovation de ces locaux, qui relève de son usage quasi exclusif, devra en effet rapidement être posée", estiment-ils.
Pour résoudre les problèmes soulevés, la CRC adresse les recommandations suivantes :
- Renforcer le rôle du conseil d’administration en matière de stratégie de programmation et de politique tarifaire.
- Développer l’information sur les coûts et une connaissance du public.
- Améliorer la fiabilité des comptes et valoriser l’ensemble des moyens mis à disposition par la collectivité.
- Sécuriser les contrats de partenariats et de mécénat, ainsi que la gestion de la commande publique.
- Renforcer les contrôles sur les régies de recettes et d’avances et sécuriser les encaissements de la régie du bar.
Dans son rapport, la CRC a examiné la gestion de la régie des Nuits de Fourvière entre 2007 et 2013, période pendant laquelle l'établissement était rattaché au conseil général du Rhône. Depuis le 1er janvier 2015, c'est à la métropole que l'établissement est rattaché.
Entre 2007 et 2014, le nombre de spectacles a augmenté de plus de 50% et le nombre de spectateurs de 30 % pour dépasser la barre des 140 000 personnes, ce qui fait du festival une des plus grandes manifestations de spectacle vivant en France.
Si l'on compare les tarifs des spectacle des Nuits de Fourvière avec ceux de Jazz à Vienne. Il n' y a pas photos.