Premier opéra d’Aaron Copland, The Tender Land est une fable on ne peut plus américaine, qui dépeint les pérégrinations de paysans du Midwest ruinés par la crise des années 1930.
Le rêve américain devenu un vrai cauchemar, des milliers de travailleurs agricoles migrent à la recherche d’un emploi. Plaçant tous leurs espoirs dans leur fille Laurie, la seule à avoir obtenu un diplôme, la famille Moss décide de rester et de lutter contre l’adversité. L’irruption de deux hommes, Top et Martin, ayant choisi la vie de bohème, sur la route, pauvres mais libres, soulèvera le doute dans l’esprit de Laurie, qui finira par les suivre, fuyant une destinée qu’elle n’a jamais choisie.
Intimidé par ce premier exercice lyrique, le compositeur américain Aaron Copland choisit la simplicité et l’équilibre entre formes classiques de l’opéra et d’autres plus populaires, s’inspirant notamment du folklore yankee et évoquant dans ses gestes musicaux les vastes étendues de l’Ouest américain.
La mise en scène de Jean Lacornerie, le directeur du théâtre de la Croix-Rousse, souligne les accents cinématiques de ce drame tout en retenue, en confiant aux chanteurs des marionnettes qu’ils manipulent au sein de paysages miniatures.
La direction est assurée par Philippe Forget tandis que la distribution fait appel au studio de l’Opéra de Lyon, un dispositif mobilisant de jeunes chanteurs en cours de professionnalisation qui nous a déjà réservé nombre d’heureuses surprises.
---
The Tender Land. Jusqu’au 9 février à 20h (sauf dimanche 15h et mercredi 5 relâche), au théâtre de la Croix-Rousse, place Joannès-Ambre (Lyon 4e).